Afrique subsaharienne

« Une affaire rocambolesque » au Cameroun

Henry O. (Photo de CAMFAIDS, publiée avec l'autorisation de Henry O. et CAMFAIDS)

Henry O. (Photo de CAMFAIDS, publiée avec l’autorisation de Henry O. et CAMFAIDS)

L’association activiste camerounaise CAMFAIDS rapporte:

« Une affaire rocambolesque, affaire infâme, affaire ignominieuse qui s’est déroulée au quartier Tsinga à Yaoundé, Cameroun »

« Il s’agit de sieurs Henry O., domicilié à Yaoundé, Cameroun,  et Elvis T., domicilié à l’étranger, qui ont fait l’objet d’une citation directe pour homosexualité, outrage privé à la pudeur et destruction de biens par la promotrice d’un cybercafé Mme Emmanuelle Ndjock…»

Le rapport de la CAMFAIDS continue:

« Selon la restitution des faits par le demandeur :

« … Henry O. fréquentant assidûment le cybercafé, affichait à chaque fois un comportement obscène où il avait pour même correspondant à chaque fois un homme qu’il appelait affectueusement mon amour, mon cœur … ce qui a attiré l’attention des employés du cybercafé. Le tenant du cyber a sommé Henry Alfred de ne plus le faire, auquel cas, il le dénoncerait à la police.

« C’est ainsi que le 1er Octobre dernier, le sus requis s’est illustré par un comportement plus que déshonorant et obscène. Autour de 16 heures devant l’écran et la webcam qu’il avait loué par la circonstance, il s’est levé a descendu sa culotte a sorti son sexe et s’est mis à se masturber au vue de tout le monde sans aucune gène. Devant une telle obscénité, les autres clients du cybercafé choqués, se sont saisis de lui l’ont traîné dehors et se sont mis à le molester. Pendant qu’on le sortait de force, il a voulu s’agripper sur le poste qu’il utilisait, ce dernier est tombé en traînant avec lui la webcam et tous les deux se sont fracassés au sol.

« … Henry O. n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des forces de l’ordre. »

Elvis (Photo de CAMFAIDS, publiée avec l'autorisation d'Elvis et CAMFAIDS)

Elvis T. (Photo de CAMFAIDS, publiée avec l’autorisation d’Elvis et CAMFAIDS)

Le demandeur déclare que Henry O. aurait affirmé qu’il est homosexuel et qu’il se masturbait devant la camera pour faire plaisir à son petit ami le nommé Elvis T. avec lequel il partagerait un appartement au quartier Kondengui.

Après investigation, l’accusé ne reconnaît pas les faits, il prétexte juste qu’il s’agit simplement d’une agression homophobe envers lui du fait de son orientation sexuelle.

Il témoigne :

« J’ai été bastonné, traîné de force à l’extérieur, couvert d’injure par la population. Sur le coup de la violence, j’ai dû accepter les faits qui m’étaient reprochés pour avoir la vie sauve. »

Quant à Elvis T., il ne vit pas au Cameroun. Alors affirmer qu’il serait domicilié au quartier Kondengui serait flottant.

Plus encore, comment comprendre qu’un individu opérant de toutes ses facultés se livrerait à un acte si intime devant tout le monde aussi vrai qu’il serait excité qu’ amoureux ?

Que dire encore, si ce n’est de décrier à chaque fois les comportements homophobes de la société auprès des personnes homosexuelles qui pour celle-ci : « les personnes homosexuelles n’ont pas droit à la vie »

Logo de la CAMFAIDS

Logo de la CAMFAIDS

Jean Jacques Dissoke, coordonnateur juridique de la CAMFAIDS, remarque,

« Une fois de plus, la société a encore frappé et la justice sans réserve d’enquête et de morale réflexible a toujours condamné. A dire que les personnes homosexuelles ne trouveront jamais leur place dans la société camerounaise. »

Une citation préparée par l’avocat de la promotrice propose « Sur l’action publique … les déclarer coupables de toutes ces infractions, les condamner à telles peine de droit prévues par la réglementation en vigueur au Cameroun. »

Au Cameroun, la loi 347 bis prévoit jusqu’à cinq ans de prison pour l’intimité entre personnes de même sexe, mais cette loi est fréquemment utilisé contre les LGBTI camerounais pour les cibler simplement parce qu’ils sont homosexuel ou lesbienne.

En outre, la CAMFAIDS remarque qu’il y a des problèmes dans la citation:

Par exemple, dans la citation, Henry et Elvis ont le même numéro de Carte Nationale d’Identité. Aussi, Patrice T., le beau-frère d’Elvis, est cité comme son frère.

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