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Cameroun : Un abri pour les victimes LGBTI

Une bénéficiaire dans la maison d’accueil de CAMFAIDS. (Photo de Jacks Oke. Photo publiée avec l’autorisation de la bénéficiaire.)

Une bénéficiaire dans la maison d’accueil de CAMFAIDS. (Photo de Jacks Oke. Photo publiée avec l’autorisation de la bénéficiaire.)

L’association Cameroonian Foundation for AIDS (CAMFAIDS)  crée une maison d’accueil pour les personnes LGBTI victimes de rejets dans la société.

Par Jacks OKE

Logo de la CAMFAIDS

Logo de la CAMFAIDS

L’histoire d’un jeune transgenre démontre comment l’association CAMFAIDS soutient les victimes LGBTI des injustices au Cameroun.

Koko (un pseudonyme), âgé de 23 ans, bénéficiaire de la maison d’accueil, s’exprime à cet effet :

« J’ai été admis à la maison d’accueil au mois de mai 2017 à la suite de la perte du soutien familial. Mon papa m’avait chassé à cause de mon identité et expression de genre.

Aujourd’hui, ma présence ici me permet de me lancer sereinement à la recherche d’un emploi afin de me prendre personnellement en charge. »

CAMFAIDS est une organisation identitaire de défense des droits humains en général et des personnes LGBTI en particulier. Depuis 2012, son combat pour l’avancée de la cause LGBTI au Cameroun reste et demeure un sujet majeur pour cette communauté désespérée.

Du plaidoyer pour la fin des arrestations arbitraires et l’accès aux soins de santé en faveur des personnes LGBTI jusqu’à l’assistance juridique pour les personnes LGBTI incarcérées sur la base de leur orientation sexuelle ou identité/expression de genre en passant par les activités et campagnes de sensibilisation , la CAMFAIDS s’illustre aujourd’hui par une case de passage pour les personnes LGBTI victimes de rejets familiaux et évictions de domicile bâtis autour de la stigmatisation et la discrimination.

Yaoundé, précisément le quartier Titi-Garage, reste le lieu de localisation de cette maison d’accueil depuis janvier 2017.

A nos jours, elle compte à son actif environ une trentaine  de personnes dont la majorité reste les personnes transgenres qui sont d’ailleurs les plus exposées aux violences et abus dans la société.

Constituée de quatre compartiments dont deux chambres à coucher, une salle pour cuisine et un coin d’eau. Cette maison d’accueil d’une valeur d’entrée de seize places s’ouvre aux personnes LGBTI indigentes venant de tous les coins du pays remplissant au préalable des critères bien définis pour une durée complète de trois mois renouvelable une seule fois.

La maison d’accueil est à titre gratuit, alors les bénéficiaires ne sont tenus par aucune redevance financière.

Interieur de la maison d'accueil (Photo de Jacks Oke)

Interieur de la maison d’accueil (Photo de Jacks Oke)

Au cours de cette période, le bénéficiaire est soutenu par la CAMFAIDS dans le cadre d’un emploi ou encore d’une formation au cas échéant afin de pouvoir personnellement se prendre en charge lors de son départ de la maison d’accueil.

A côté du volet hébergement, s’ensuit la prise en charge alimentaire, psychosociale et sanitaire. Mais, le plus important qui est la réinsertion/insertion professionnelle de ces personnes pour l’atteinte d’une autonomie parfaite est un défi qui reste à surmonter.

Quant à Merko (un pseudonyme), transgenre âgée de 25 ans, elle déclare :

« Suite à mon coming out au sein de ma famille, mes frères et sœurs avec la complicité de mes parents m’ont expulsés de la maison familiale. Ne sachant pas où aller, un ami m’a conseillé de me rendre à la CAMFAIDS. Après multiples investigations et médiations sans succès, j’ai été admis en aout 2017 à la maison d’accueil. Actuellement j’aimerais me former en informatique mais seulement, les moyens n’ont pas encore pu être réunis à cet effet. »

C’est donc avec une joie et un soulagement très engagés que la communauté LGBTI du Cameroun et particulièrement celle de la ville de Yaoundé a apprécié cet exploit.

Pour certains bénéficiaires, il s’agit d’un paradis que de savoir qu’il existe un lieu sécurisé dans cette société homophobe réservé uniquement aux personnes LGBTI tant dévaluées.

Voilà l’espoir qui renait au Cameroun, pays qui condamne les relations sexuelles de même sexe entre adultes consentants. Un sourire sur ces visages écorchés par la haine et déformés par des coups de discriminations.

Jacks Oke, l’auteur de cet article, est un militant pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme.

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