Alertés par les gémissements intenses de leur fille et de sa conjointe en plein acte sexuel au domicile familial, les parents conduisent la partenaire de leur fille à la brigade de Nkouloulou pour flagrant délit d’homosexualité pendant que leur fille réussit à s’enfuir.
Par Jacks OKE
La scène se passe à Douala au quartier Nkouloulou aux environs de minuit en date du 16 Janvier 2018 alors que les parents de Lesy (pseudonyme) sont couchés.
Lesy, 20 ans et élève dans un établissement de la ville, fait appel à sa conjointe Nady (pseudonyme), âgée de 22 ans, avec qui elle partage sa vie depuis quelques temps déjà. Habitant dans un quartier voisin, elle réussit à s’introduire discrètement dans la chambre de sa bien-aimée sans soupçon aucun de la part des autres habitants de la maison.
Après un moment d’échange, elles se lancent dans un jeu sexuel si intense que, sans s’en rendre compte, leurs gémissements alertent les parents. Depuis plusieurs mois déjà, les parents avaient des interrogations sur les compagnies, fréquentations et sorties tardives de leur fille.
Se rapprochant silencieusement de la chambre de Lesy, surprennent le couple en flagrant délit d’homosexualité bien que la porte de la chambre soit close de l’intérieur.
Après plusieurs appels avec menaces et insistance, Lesy ouvre la porte à ses parents. Sous le tonnerre de grondement et colère, elle parvient discrètement à s’échapper de la maison alors que sa compagne Nady est violemment arrêtée et conduite directement à la brigade de Nkouloulou.
Accueillie à bras ouverts dans les geôles, Nady est sévèrement brimée par les gendarmes présents sur les lieux et ensuite mise au cachot sur recommandations des parents, mais sans une plainte officielle.

La localisation de Douala au Cameroun.
Le lendemain, Lesy ayant trouvé refuge chez une amie, contacte l’organisation ELLES qui défend et protège les droits des personnes lesbiennes dans la ville de Douala. Lesy les informe de la situation et précisément du lieu d’incarcération de sa conjointe. Celle-ci a été informée de cette localisation par une voisine qui a suivi toute la scène.
Aucune plainte n’ayant été déposée par les parents, l’organisation ELLES par la vigueur et l’autorité de leur avocat partenaire, parvient à entamer les débats avec les autorités de force de maintien de l’ordre.
C’est dans la soirée aux environs de 16 heures que Nady est libérée avec pour sursis de plus jamais se lancer dans les relations homosexuelles. Les parents de Nady n’ayant pas été au courant de cette situation, elle regagne donc sereinement le domicile en faisant simplement croire qu’elle aurait passé la nuit chez une amie.
Quant à Lesy, elle a pu regagner le domicile familial après maints conseils. Les parents, malgré leur colère, ont fini par se calmer.
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