
Défilé du 11 février, la fête de la jeunesse au Cameroun.
Surpris en flagrant délit de conversation téléphonique avec son copain, un jeune homosexuel est défiguré par deux bourreaux à l’aide de violents coups de poings et son appareil téléphone est arraché.
Par Steeves Winner
Kouak (pseudonyme) est un jeune homosexuel d’une vingtaine d’années de la ville de Douala. Plongé dans la vie active, il entretient depuis quelques temps une relation très amoureuse avec son copain dont il préfère taire l’identité.
Déjà victime d’acte de violence par le passé perpétrés par des personnes homophobes dans la société, Kouak vit depuis un certain moment dans un stress et une peur très poussés.
Le 11 février 2018 lors de la fête de la jeunesse au Cameroun, Kouak s’est rendu dans la place des fêtes afin de vivre en direct le traditionnel défilé.

Encore: Le défilé de la fête de la jeunesse au Cameroun.
Après ces grandes parades, il décide d’effectuer une marche à pied afin de profiter du beau temps et de l’effervescence de cette journée. Au cours de son trajet, il reçoit un coup de fil mais l’excès de bruit de la foule l’empêche de profiter d’une meilleure communication avec son interlocuteur qui n’est autre que son copain.
De ce fait, il décide de se retirer dans un coin plus calme, loin des bruits afin de mieux communiquer. Apercevant la devanture d’un immeuble, il s’en va donc s’installer. Sans tenir compte des personnes présentes sur les lieux et des oreilles indiscrètes, Kouak se laisse emporter par la profondeur de la conversation.
À travers certaines expressions et émotions exprimées par Kouak : « mon prince, mon beau mec, tu me manques mon étalon », ses voisins sur les lieux s’empressent d’interrompre sa conversation et très vite se mettent à le questionner afin de savoir son orientation sexuelle et qui est son interlocuteur.
Restés sans réponse, deux bourreaux se mettent à le brutaliser tout en le traitant d’homosexuel. Kouak reçoit des gifles et des violents coups de poings sur le visage d’où la présence des bosses.
Sous le coup des regards silencieux, Kouak ne bénéficie d’aucune intervention des passants. Réussissant à s’échapper, il va déposer une plainte à la gendarmerie de Ndog Mbong contre les deux bourreaux inconnus.
Jusqu’à présent, les deux bourreaux n’ont pas pu être identifiés dans cette affaire qui est d’ailleurs peu considérée par les autorités de force de maintien de l’ordre.
Steeve Winner, l’auteur de cet article, est un militant pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme.
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