Amériques

Saint-Martin : Le désir de vivre pour soi ! (3ème partie)

76crimes conjointement avec Safe est parti à la rencontre d’Alonso qui est pleinement accaparé par sa réinsertion professionnelle et sociale après avoir bénéficié d’une prise en charge de l’organisation Safe Saint-Martin, au cours des dernières semaines. Cette interview en forme de portrait, est l’occasion de pouvoir prendre le pouls quant à la trajectoire d’un homme gay en attente d’un hébergement pérenne, sur l’île de Saint-Martin.

76crimes : « Pourriez-vous nous décrire votre parcours, Alonso ».

Alonso est un homme de 35 ans en rupture familiale qui souhaite garder l’anonymat

Alonso : « J’ai 35 ans et je vis sur la partie française de Saint-Martin, bien que je sois plutôt anglophone. Je suis célibataire depuis maintenant 2 ans. Je suis franco-américain, car je suis natif de Floride, mais j’ai d’importantes attaches familiales sur l’île qui m’ont amené à devoir revenir, après les dévastations causées par l’ouragan Maria, afin de soutenir ma mère.

Jusqu’à une date récente, je vivais encore chez elle, avant qu’elle ne me mette à la porte le mois dernier. Nos relations allaient au plus mal, car mon frère qui vit encore chez elle, volait mes affaires, tandis que ma mère a perdu d’importants documents administratifs et personnels que je lui avais confiés. Cela m’a beaucoup énervé et mis en colère après elle. C’est un peu la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car nos relations n’ont jamais vraiment été au beau fixe. Ma mère a 62 ans.

Aujourd’hui, je vis chez un ami gay, comme moi, après avoir été soutenu et hébergé durant 2 semaines à l’hôtel, par l’organisation LGBTQI+ saint-martinoise, Safe SXM. D’ailleurs, j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier d’une prise en charge immédiate qui m’a évitée de devoir vivre sans-abri dans les rues de l’île ».

76crimes : « Comment voyez-vous la suite ? »

Alonso : « Actuellement, je suis en pleine recherche active d’emploi, même si mes problèmes de santé retardent ma réinsertion professionnelle. Je cherche à travailler comme serveur sur la partie française de l’île, parce que ça paye quand même mieux que du côté néerlandophone de Saint-Martin, même si ici, le marché de l’emploi est assez limité, en dehors de l’industrie du tourisme. De toute façon, je vais devoir patienter avant de pouvoir me trouver une nouvelle occupation professionnelle, car j’attends de devoir subir une nouvelle intervention chirurgicale ».

Marigot, sur la partie française de l’île de Saint-Martin (@Darwinek)

76crimes : « Quelles sont vos difficultés ? »

Alonso : « Mes difficultés à Saint-Martin tiennent beaucoup au fait que je n’ai été scolarisé que 4 années à l’école primaire ici, avant de retourner vivre aux Etats-Unis, donc ma maîtrise du français est moyenne et parfois pas suffisante pour pouvoir prétendre à certains postes.

Ensuite, au niveau social, vivant ici depuis 6 ans, je n’ai pas de relations très soudées avec les autres membres de ma famille plus éloignée. Je leur ai bien demandé de pouvoir me venir en aide, mais le plus souvent, ils ne peuvent pas, faute de place. Aussi, j’ai parfois pu par le passé leur demander de prendre part à des initiatives de médiation, mais le plus souvent, ce ne fut pas couronné de succès, car ma mère a un caractère assez difficile. Vous savez les relations dans ma famille sont assez distendues. Au moins, mon orientation sexuelle n’y est pour rien ».

76crimes : « Comment vous vous sentez, maintenant ? »

Alonso : « Aujourd’hui, je me priorise moi et ma vie présente. Je ne fais plus de ma mère une priorité. Maintenant, mon objectif est que je puisse trouver un travail et m’assumer, avec mon propre logement. Je reste confiant et optimiste, car j’ai un entretien qui m’attend la semaine prochaine. D’ailleurs, cela ne m’étonne pas, car j’avais déjà fait le tour des boîtes d’intérim, des restaurants et de l’agence de Pôle-Emploi, ici.

Être plagiste, ça peut me convenir, car j’ai déjà fait ce métier et discuter avec les touristes et les gens en général, j’aime cela ».

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