Dans ce blog, notre mission en tant que journalistes de plaidoyer est de faire entendre les voix des personnes LGBTI dans les pays francophones africains ainsi qu’ailleurs dans le monde.
Nous avons commencé ce travail il y a huit ans. Les blogs 76 Crimes en français et Erasing 76 Crimes, affiliés à la St. Paul’s Foundation for International Reconciliation (la Fondation Saint-Paul pour la réconciliation internationale), couvrent les violations des droits des personnes LGBTI au Cameroun depuis 2012.
La fondation souligne aujourd’hui l’importance de son travail au sein de la Francophonie, dans le cadre de sa mission de promotion des droits des personnes LGBTI, à travers le journalisme de plaidoyer.
En effet, depuis 2018, la fondation a concentré ses efforts sur le journalisme de plaidoyer en tant que principal vecteur qui permette de favoriser davantage de justice, de traitement équitable et de reconnaissance des droits des personnes LGBTI y compris dans l’espace francophone africain.
A ce jour, la fondation fondée en 2010 par le révérend Albert Ogle, a oeuvré pour la promotion des droits des personnes LGBTI en divers contrées de par le monde, en particulier au Cameroun, au Nigeria, et en Ouganda. Au passé, nous avons oeuvré aussi pour un dialogue avec les institutions et les bailleurs internationaux implantés aux Etats-Unis, telle que la Banque mondiale.
Les blogs (qui se composent de deux portails, l’un en français et l’autre en anglais) ont émergé des efforts conjoints de la fondation de Saint-Paul et de 26 activistes LGBTI, lors de l’organisation de la conférence internationale sur le sida qui s’est tenue en 2012 à Washington, afin de faire pression pour l’abrogation des lois anti-LGBTI dans 76 pays.
A partir de ce noyau dur de 26 militants en 2012, le blog Erasing 76 Crimes et le blog 76 Crimes en français ont commencé à rendre compte régulièrement des progrès et des reculs des droits des personnes LGBTI à travers des dizaines de pays de par le monde, allant du Belize à la Jamaïque, en passant par la Tunisie, la Gambie, le Nigéria et le Cameroun. Des articles sont rédigés par des activistes locaux avant d’être passé en revue et corrigés par notre équipe de rédacteurs bénévoles, pour publication.

Eric Ohena Lembembe
Le militant / journaliste camerounais Eric Ohena Lembembe a été le premier journaliste du blog. Il a rédigé des dizaines d’articles, publiés en français et en anglais, jusqu’à son assassinat en 2013.
Les deux blogs ont à ce jour attiré plus de 2,2 millions de visiteurs uniques, dont près de 7 300 abonnés réguliers (6 200+ en anglais et 1 075 en français). Au total, les articles ont été lu 4,3 millions de fois. Les lecteurs des blogs viennent de tous les pays du monde, à l’exception de la Corée du Nord.

Après sa libération de la prison de Tcholliré au nord du Cameroun, un jeune homme homosexuel s’interroge sur son avenir en tant qu’homme libre. (Photo d’AJSG)
Le projet Pas Seul / Not Alone au Cameroun, qui découle de la documentation des situations de violations des droits humains sur les deux blogs, a permis de collecter des fonds en faveur des prisonniers LGBTI incarcérés en raison de leur orientation amoureuse. Les livraisons de vivres et de produits hygiéniques permettent de rendre le quotidien de ces détenus vulnérables et très isolés moins pénible : ils améliorent leur condition de détention en termes d’hygiène et d’alimentation et ils reçoivent une visite au parloir. A ce jour le projet Pas Seul / Not Alone a permis de venir en aide à 9 détenu(e)s: 3 à Yaoundé (2018), 3 à Garoua (2018-2019) et 3 à Bertoua (2020).
En collaboration avec l’association AJFG (l’Association Jeunes Solidaires de Garoua) et des avocats de Defenseurs Sans Frontières, le projet a permis la libération anticipée des trois prisonniers gays détenus en raison de leur homosexualité, à la prison de Guider et à la prison de Tcholliré dans le nord du Cameroun.
Ailleurs au Cameroun, à Bertoua, en association avec des militants de l’organisation 2HRC, le projet Pas Seul / Not Alone a également permis la libération anticipée de trois détenues. A leur sortie, nous avons pu offrir aux deux femmes qui en avaient exprimé le souhait, une formation professionnelle.
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