Les activistes LGBTI du Cameroun ont déjà réussi à réunir une somme conséquente en vue de parvenir à la libération de trois femmes lesbiennes ou trans, emprisonnées en raison de leur orientation amoureuse et de leur expression de genre. Avec votre soutien et votre appui financier, vous pouvez contribuer vous aussi à mettre fin à cette injustice et à rendre la détention de ces personnes moins pénibles.

En effet, ces femmes ont besoin en ce moment de nourriture et de serviettes hygiéniques, dans l’attente du jour de leur sortie de la prison centrale de Bertoua.
CLIQUEZ ICI, si vous souhaitez faire un don afin de participer à l’aide de trois femmes, injustement incarcérées.
Les activistes de 2HRC ont pu recenser parmi les priorités exprimées, le besoin de recouvrer leur liberté au plus vite et la nécessité d’avoir accès à des kits de protection hygiéniques. Or, sortir de prison, implique le fait de devoir s’acquitter d’une forte somme, en raison de leur condamnation pour homosexualité. Sans argent, le risque d’une détention à durée illimitée est grand.
Découvrez le compte-rendu de l’organisation 2HRC, ci-dessous.
Parmi les personnes visitées, nous trouvons Eva et Marie, un couple de lesbiennes qui purge actuellement une peine de deux ans de prison après qu’elles ont été surprises en train de s’enlacer. L’autre personne visitée est Col, une femme trans qui a été travailleuse du sexe. Elle est incarcérée depuis un an, car en dépit de son apparence, elle se sent femme et porte des tenues féminines.
Le projet « Not Alone / Pas seul » développé par la Fondation de Saint-Paul pour la Réconciliation, vise à pouvoir récolter des dons afin d’améliorer les conditions humaines et matérielles des détenu.es en vue d’envisager leur libération. En fonction de la législation de chaque pays, ces dons sont susceptibles d’ouvrir droit à des déductions fiscales.

Suite à un premier appel à la générosité, nous avions déjà reçu de nos bienfaiteurs, près de 870 $. Toutefois, en raison des frais de visite, acquittés par les membres de 2HRC, il nous manque aujourd’hui seulement 20 $, afin de réunir la somme qui nous permettrait de régler les 633 $, à même de faire libérer les trois détenues LGBTI du centre de détention de Bertoua. Si la libération des détenues reste un axe majeur de notre action, nous aimerions également néanmoins donner plus d’ampleur à l’accompagnement et au suivi humanitaire et social des détenues que nous avons identifiées. Cependant, nous avons besoin d’argent et de moyens pour pouvoir déployer notre mission. Ci-dessous, vous trouverez la liste des charges que nous souhaiterions pouvoir couvrir, dans le cadre du projet « Not Alone / Pas seul », que nous voudrions voir pérénniser. Par ordre de priorité, nous avons :
- La distribution d’une alimentation de qualité (jusqu’en septembre), qui implique elle-même le paiement de droits de visite régulier, soit 431 $ É-U.
- La fourniture de tampons hygiéniques pour Marie et Eva (jusqu’en septembre), soit 34 $ É-U.
- La fourniture de lunettes de vue pour Marie, soit 146 $ É-U.
Sous-total 1 : 631 $ É-U
Comme nous réfléchissons avec les détenues à leur réinsertion future, nous aimerions également pouvoir les accompagner après leur détention. Cela induit inévitablement des dépenses supplémentaires :
- Aide au lancement d’une petite entreprise (Eva), soit 415 $ É-U.
- Aide à l’apprentissage en couture ou en informatique (Marie), soit 165 $ É-U.
- Aide pour trouver un hébergement sécure et assistance diverse (Eva), soit 662 $ É-U
- Aide à l’apprentissage en coiffure ou dans le secteur de la restauration (Col), soit 83 $ É-U.
Sous-total 2 : 1 132 $ É-U
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Pour comprendre notre appel aux dons, il faut bien avoir en tête que l’établissement carcéral de Bertoua n’apporte qu’un modeste repas par jour, aux détenus, de sorte que ceux qui ne reçoivent pas de soutien familial, se retrouvent en état de dénutrition. Les produits de soin et d’hygiène (eau de javel, savon, désinfectant, etc.) sont désespérément indispensables en ce lieu surpeuplé en proie à la promiscuité. D’ailleurs, la prison centrale de Bertoua est si vétuste et délabrée que les détenus sont aux prises avec des maladies de la peau ou des maux d’estomac.
Le contexte épidémique avec la Covid-19, empire encore une situation déjà très difficile. Par exemple, lors de la venue d’un journaliste en début d’année, Eva et Marie ont omis de parler des serviettes hygiéniques, alors qu’elles en étaient dépourvues et en éprouvaient grand besoin. Ce n’est que lors de la récente visite des activistes de 2HRC qu’elles ont daigné en faire part, avec pudeur. Nous espérons donc pouvoir ajouter des lots de tampons menstruels, lors des prochaines visites.
Outre les distributions de vivres et d’articles d’hygiène, le projet Not Alone / Pas Seul a pour objectif de récolter des fonds afin de régler les amendes infligées aux trois détenues que nous suivons. Cela leur permettra de sortir de prison, sans avoir cette épée de Damoclès au dessus de la tête.
En vertu de la loi camerounaise, l’homosexualité est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et d’une amende pouvant atteindre près de 200 000 francs CFA (environ 331 $ É-U).
Eva et Marie ont chacune été condamnées à une amende de 138 000 francs CFA (soit environ 229 dollars É-U). Après avoir purgé une peine de deux ans de détention, elles seront libérables en septembre prochain, à la seule condition qu’elles puissent être en mesure de pouvoir régler leurs amendes. Dans le cas contraire, la date de libération risque d’être prorogée de plusieurs mois supplémentaires. C’est une situation qui est fréquente au Cameroun.
L’amende infligée à Col s’élève, elle, à 106 000 francs CFA (soit environ 176 dollars É-U). Après avoir purgé une peine d’un an d’incarcération, elle sera libérable normalement à partir du mois de juillet prochain. Là, encore, il lui faudra pouvoir s’acquitter de son amende. Dans le cas contraire, elle sera maintenue en régime de privation de liberté jusqu’au mois de novembre 2020, au moins.
Découvrez ci-contre l’histoire d’Eva et de Marie : « Deux ans de prison pour un câlin passionné de deux femmes ».
Découvrez ci-contre l’histoire de Col : « Un an de prison en raison de son expression de genre »,
La Fondation de Saint-Paul pour la Réconciliation a déjà une expertise au Cameroun, auprès des prisonniers issus des communautés LGBTQ+. Cet engagement au côté des détenues dans l’Est du Cameroun constitue, lui, le troisième volet du projet « Not Alone / Pas Seul ».
La première phase s’est déroulée à Yaoundé en 2018, lorsque des donateurs du Mexique, des États-Unis, de la France et du Luxembourg ont financé des cartons de distribution de vivres et de produits d’hygiène, destinés à trois détenus gays incarcérés sous le chef d’homosexualité. Il s’agissait d’Albert, d’Olivier et Eric. Ces vivres apportés sur place par Camfaids et Humanity First Cameroun, leur ont permis de regagner des forces, avant la fin de leur détention.
La deuxième phase du projet en 2019, s’est déroulée à Garoua dans le nord du Cameroun à majorité musulmane. Des militants de l’Association Jeunes Solidaires Garoua (AJSG) ont pu fournir des vivres à Ibrahim, Abdelaziz et Ismael, grâce à la générosité de nos donateurs. En outre, un des prisonniers qui souffraient de maux de tête en raison de sa vue défaillante, a pu bénéficier d’un examen ophtalmologique et de lunettes. A cette occasion deux avocats ont également été mandatés afin de négocier le règlement des amendes en vue de préparer une libération anticipée.
Cette année, dans l’Est du Cameroun, le projet se poursuit avec un nouveau partenaire local, ayant également une expertise en matière de défense des droits des personnes LGBT. Cette fois-ci, il s’agit de l’ONG 2HRC.
Si vous voulez effectuer des dons de façon périodique et automatisé, sachez que nous disposons d’une plate-forme sur DonorBox. (Vous pouvez y suspendre vos paiements à tout moment.)
En outre, si vous souhaitez faire un don de façon plus ponctuelle, afin de nous soutenir, plusieurs facilités s’offrent à vous :
- Sur Facebook (https://www.facebook.com/saintpaulfound/) Vous trouverez l’icône, « faire un don ». De plus, vous pouvez y adjoindre un message afin d’adresser votre souhait que votre don soit affecté au projet « Not Alone / Pas Seul ».
- Sur PayPal.com, la fondation dispose d’un compte à l’adresse électronique suivante : stpaulsfdr@gmail.com . Vous pouvez également y adjoindre un message renseignant votre souhait que votre don soit affecté au projet « Not Alone / Pas Seul ».
Ci-dessous le dernier rapport des militants de 2HRC quant à leur visite effectuée le mois dernier auprès des trois détenues de Bertoua:

COMPTE-RENDU DE LA PREMIERE VISITE EFFECTUEE À LA PRISON DE BERTOUA
Les trois militants de 2HCR se sont rendus au centre de privation des libertés de Bertoua, le jeudi 30 avril 2020. Le lavage des mains et le port obligatoire d’un masque ont été les conditions sine qua non pour pouvoir accéder au pénitencier.
En raison de la pandémie causée par la COVID-19, la visite au parloir s’est déroulée de la façon suivante : nous ne pouvions pas rendre visite aux trois détenues en même temps et seul deux d’entre nous ont pu pénétrer au sein de l’espace dédiée aux visites, afin de respecter les gestes barrières et les mesures de distanciation physique.
Compte-rendu des visites auprès des trois détenues :
Marie: Elle va généralement bien, mais souffre de troubles de la vision. La Covid-19 rend les relations entre les détenus très tendus. Tout le monde doit tenir compte des mesures de distanciation physique. Pour Marie, ce contexte s’ajoute au fait qu’elle ne reçoit d’ordinaire aucun visiteur. En prison, elle a eu droit à un examen ophtalmique gratuit lors d’une visite de routine. Aujourd’hui, elle a besoin de 146 $ É-U pour acheter les lunettes afin de corriger sa vision.
Eva: Elle a la diarrhée depuis trois jours. Nous lui avons donc donné 5000 FCFA (environ 8 $ É-U) pour qu’elle puisse se procurer des médicaments auprès du médecin de la prison. Pour l’instant, elle a l’air fatiguée et a perdu du poids.
Col: Elle va bien et n’a rien à ajouter. Elle ne reçoit aucun visiteur. Elle vit isolée.
Nous proposons de payer 10 000 FCFA (environ 16 $ É-U) par mois à chacune des détenues que nous suivons pour qu’elles puissent acheter des denrées périssables sur le petit marché pénitentiaire. Cet appui peut permettre d’améliorer la qualité de l’alimentation, car à cause de la chaleur des cellules de la prison, la nourriture que nous y distribuons peut rapidement se gâter.
Une somme de 1000 FCFA (environ 1,60 $ É-U) a été remise à chacune des trois détenues pour qu’elles puissent se procurer des masques, afin de se protéger contre la Colvid-19 en prison.
Voici le contenu des colis que nous avons livré jusqu’alors :
2 sacs de riz
Tomates en conserve
Papier toilette
Poisson séché
Cubes, sel et condiments
2 sachets de macaroni
Savons ménagers
Savons de toilette
Papier toilette
Brosses à dents
3 bouteilles d’huile
3 contenants à œufs
Eau de Javel
CLIQUEZ ICI, si vous souhaitez faire un don afin de participer à la libération de trois femmes, injustement incarcérées.

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