Le mardi 22 décembre 2020 à Ebolowa, un homme a été interpellé par les forces de maintien de l’ordre sur la base de son expression de genre et de son orientation sexuelle. Il a été mis en garde à vue afin d’être soumis à un examen anal dans le but de révéler son homosexualité.

Par Courtney Stans
Aux environs de 16 heures, Thom (pseudonyme) a été interpellé le 22 décembre 2020 alors qu’il allait retrouver ses amis dans un quartier populaire d’Ebolowa. Il avait emprunté une moto et sa position laissait transparaître le string qu’il arborait sous son pantalon. Cette scène a piqué la curiosité des agents de police présents sur les lieux et Thom s’est retrouvé contraint à les suivre au commissariat de police. Il était soupçonné d’avoir une orientation sexuelle déviante, un homme ne doit pas porter de “string rouge”.
Il a été mis en garde à vue le jour même, elle a duré 48 heures. Le jeune homme de 29 ans a d’abord été harcelé de questions, puis les photos de son téléphone ont été examinées dans l’espoir de trouver des éléments compromettants à caractère “homosexuel”. Ensuite, ils lui ont fait passer un examen anal dans l’objectif de révéler son homosexualité. “Malheuresement” pour les policiers, cet examen n’a pas été concluant.
Ils n’ont toujours aucune preuve, pourtant Thom ne sera pas libéré à la fin de sa garde à vue. Sans l’intervention d’un de ses amis, il serait encore en prison. Son ami a dû payer un pot-de-vin de 100 000 FCFA (environ 152 euros) pour que l’affaire soit classée.
Les examens anaux sont classés comme des violations des droits humains et ne permettent pas de révéler les comportements ou l’orientation sexuelle d’un individu.
Selon le Rapporteur spécial sur la torture des Nations Unies : “Les examens anaux forcés sont cruels, inhumains et dégradants.” Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies et d’autres agences des Nations Unies les condamnent également.
L’auteure de cet article, Courtney Stans, est une journaliste camerounaise qui écrit sous un pseudonyme. Contactez-la à info@76crimes.com.
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