Au cours des discussions nationales renouvelées au sujet de la loi anti-homosexuelle au Cameroun, les Camerounais anti-homosexuels ont ciblé, menacé et harcelé les défenseurs des droits des LGBTI, dont certains ont été chassés de leurs foyers.
Alternatives-Cameroun, l’association basée à Douala qui lutte contre le Sida et pour la reconnaissance des droits humains des personnes LGBTI, a rapporté le harcèlement dans un communiqué de presse:
Homosexualité au Cameroun : quand les médias sociaux deviennent un danger aux activistes LGBTI
La refonte du Code Pénal au Cameroun a alimenté ces derniers jours une recrudescence de l’homophobie dans les médias sociaux. Ceci dû au maintien et au renforcement de la criminalisation de l’homosexualité.

La page de titre d’une vidéo YouTube de 2014 par Africagay Contre le Sida
La refonte du Code Pénal au Cameron, opérée le 28 juin dernier par le Parlement, alimente de plus en plus les sentiments homophobes dans les médias sociaux au Cameroun. Cette refonte a maintenu la disposition qui criminalise les relations sexuelles entre personnes adultes consentantes de même sexe.
Pendant la phase de discussion sur cette révision dudit Code Pénal, les activistes LGBTI avaient déjà commencé à subir propos somme toute violentes dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette exposition médiatique des acteurs LGBTI a suscité des mouvements d’humeur anti-homosexuels dans les médias.
C’est ainsi que depuis le début du mois de juin des photos et vidéos des membres de Alternatives Cameroun ont fait le tour des réseaux sociaux. Dans une vidéo documentaire tournée en 2014 par le réseau AfricaGay contre le SIDA pour faire de base de plaidoyer contre l’homophobie et le VIH/SIDA en Afrique, le président d’Alternatives Cameroun et le directeur international par ailleurs coordonnateur du Réseau AfricaGay ont été reconnus par les internautes et subissent calomnies et menaces.
En outre, dans la nuit du 27 au 28 juin, ce sont des photos de cinq autres membres d’Alternatives Cameroun qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Ils ont été calomniés et menacés sur l’internet. Certains ont été chassés de chez eux, et d’autres contraints de fuir leur voisinage hostile. Ils sont sans domicile, et se sont réfugiés temporairement chez des proches.
La sécurité des activistes LGBTI au Cameroun est gravement menacée. Surtout que la loi sur la sécurité digitale pénalise les échanges électroniques à caractère homosexuel.
Nous dénonçons :
- Ces graves atteintes aux droits fondamentaux des personnes LGBTI, et regrettons que la Cameroun rame à contre-courant des droits fondamentaux que sont la sécurité, la liberté et la vie privée ;
- Cette nouvelle vague d’homophobie institutionnalisée.
Nous demandons :
- Au Président de la République à surseoir à promulguer définitivement une loi pénale qui violent les Droits les Fondamentaux des citoyens.
- Au Parlement de prendre des mesures efficaces pour assurer la protection des minorités sexuelles et de leur défenseurs.
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