
L’Assemblée nationale du Cameroun (Photo d’EspacePme.cm)
Par Jean Marc Yao
Un nouveau code pénal vient d’être adopté par l’assemblée nationale camerounaise. (Voir le sites d’information en ligne Cameroun-Info.net., Camer.be, CamerPost et VOA Afrique.)
Malheureusement, ce nouveau code pénal vient confirmer la tendance homophobe de l’Etat du Cameroun. En effet, comme le texte datant de 1967, le code pénal adopté le 22 juin 2016 punit l’homosexualité de 5 ans d’emprisonnement.
Il est à noter que l’adoption de ce nouveau code pénal a été boycottée par les députés du principal parti de l’opposition, le Social Democratic Front (SDF). Toutefois, la nature homophobe du texte n’est pas forcément la raison du boycott fait par les députés de l’opposition.
Le fait est que le nouveau code pénal contient plusieurs autres dispositions contraires aux droits humains, ou encore qui sont une entorse à la démocratie. Ce sont, par exemple, le maintien de la peine de mort et l’immunité concédé aux ministres en fonction.
Augmenter les frustrations et le mal être

Alice Nkom
Camer.be rapporte que Me Alice Nkom, la présidente du Conseil d’administration du Réseau des Défenseur des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC), a dit que REDHAC avait attendu:
« de la part du gouvernement et principalement du ministre de la Justice un projet de loi réprimant les autorités administratives qui violent au quotidien les libertés fondamentales et qui font subir les représailles de toutes sortes aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et autres activistes qui occupent l’espace auprès des citoyens que l’Etat a abandonné.
Le Redhac demande purement et simplement le retrait de ce projet et loi et met le gouvernement en garde qui au lieu de promouvoir et protéger les droits humains, ne fait qu’augmenter les frustrations et le mal être, sources d’un soulèvement populaire et d’insécurité en tout genre. »
Des débats houleux
Camerpost rapporte qu’au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale « particulièrement longue » , avec des débats « particulièrement houleux » :
« D’autres aspects débattus en plénière ont porté sur la question de la pénalisation de l’homosexualité pour laquelle Laurent Esso s’est étonné de ce que l’attention des députés ne porte que sur la « faiblesse » de l’amende pécuniaire. Le ministre d’Etat a indiqué que les personnes reconnues coupables de ces pratiques risquent bien entre six mois et cinq ans de prison. »
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