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Les militants LGBTI de Humanity First Cameroon — menacés par les forces de l’ordre à Yaoundé — ont reçu du fort soutien de ses collègues activistes.
Parmi eux, CAMFAIDS, une des associations de défense des LGBTI à Yaoundé, non seulement promet son soutien, mais demande également des mesures pour mettre fin à toutes les violences contre les défenseurs des droits de l’homme.
Voici la déclaration de CAMFAIDS (la Cameroonian Foundation for Aids):
Les associations de défense des droits des personnes LGBT de la ville de Yaoundé, plus une de Douala, ALTERNATIVE CAMEROUN, se sont retrouvées hier dans le cadre d’une réunion suite aux menaces qu’ont reçues nos confrères de HUMANITY FIRST CAMEROON.
Ces menaces découlent du fait de la défense de l’un de leurs bénéficiaires, actuellement incarcéré dans un commissariat de la ville depuis des jours pour motif d’homosexualité (aberrant). Les agents des forces de l’ordre disent que ce type d’organisation, notre type d’organisation serait là pour pervertir, détourner, transformer la population à avoir ce type de pratique (terrible).

Rassemblement préparatoire pour la marche soutenant les défenseurs des droits humains au Cameroun le 15 juillet 2015. (Photo de CAMFAIDS)
Or, s’il est vrai que défendre une catégorie de personnes est un crime. Pourquoi ne s’en prend-t-on pas aux avocats qui eux, défendent la victime comme le coupable, le meurtrier comme le meurtri, le bon comme le méchant ? N’est-ce pas similairement le même travail que nous faisons?
Action à encourager, cette solidarité de ces acteurs associatifs qui s’approprient du problème d’un des leurs dans cet environnement où semblait régner une sorte d’accalmie pouvant ainsi détourner notre vigilance. Mais voilà, le constat est clair. Les défenseurs des droits des personnes LGBT ne sont pas plus en sécurité aujourd’hui que hier.
Après l’assassinat d’Eric LEMBEMBE [en juillet 2013], de nombreuses violences ponctuelles sont faites aux défenseurs des droits des personnes LGBT. La pression est cette fois-ci orientée directement vers les organisations maintenant. IL est donc plus que temps de s’unir et de parler d’une seule voix, non seulement pour dénoncer mais aussi trouver et mettre sur pied des stratégies relatives à la gestion des risques.
[CAMFAIDS est en processus d’organiser une Journée Commémorative de Lutte Contre les Violences Faites aux Défenseurs des Droits Humains, qui est prévu pour juillet. Un événement semblable a eu lieu en 2015.]
Il est à noter que cette année, les choses pourraient être différentes vu les nombreuses interdictions de manifestations publiques émises par l’État. Ce serait donc le lieu de dire qu’une stratégie appropriée devrait être trouvée, non pour aller à l’encontre des décisions de l’État, mais pour l’emmener à nous entendre et à comprendre notre voix.
Chers tous, ce à quoi nous vous invitons, c’est à l’union des activistes de la société civile pour les droits humains équitables et respectés pour tous, l’union des défenseurs des droits humains.
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