Afrique subsaharienne

Cameroun: Affaire sequestration et chasse à l’homme 

AFFAIRE SEQUESTRATION ET CHASSE A L’HOMME RESPONSABLES DE HUMANITY FIRST CAMEROON

Par Erin Royal Brokovitch 

Logo de Humanity First Cameroon

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Depuis le 04 avril dernier, cette association est aux prises avec les forces de l’ordre de la brigade d’émombo suite à un guet apens tendu à un jeune supposé homosexuel et sa conduite à la brigade. Il est depuis détenu et la traque continuant pour les membres de Humanity First.

Ce jour du 12 avril 2016, c’est une autre séquence décisive à endurer dans l’épreuve psychologique que les responsables de l’association Humanity First Cameroon subissent depuis plusieurs jours.

Depuis la publication du communiqué de presse du 08 avril dernier, le jeune Hervé est toujours aux arrêts. De l’avocat Me NDONGO Jatan qui suit cette affaire depuis la semaine dernière, et Me TOGUE Michel, qui l’a rejoint, tous deux conseillers juridiques intervenant pour les cas de risques vis-à-vis des MSM de Yaoundé dans le cadre du projet Fonds Mondial Round 10, l’on a appris que le jeune Hervé est déferré depuis de matin au parquet d’Ekounou.

Scénario prévisible, pratique routinière des forces de l’ordre Camerounaises
Tout le weekend, les responsables de l’association aidées par les conseillers juridiques ont tenté d’obtenir la relaxe du jeune Hervé. A leur décharge, ils apprennent hier que sieur ELLA Wilfried en service à la garde présidentielle, compagnie d’Ekounou demande la somme de 150.000 FCFA (environ 229 euros) pour retirer sa plainte.

Rien de nouveau sous le soleil, tant ce procédé de pseudo accusations orchestrées à toutes fins utiles pour tirer le meilleur parti des LBGT est devenu courant au Cameroun. Le prétexte de l’article de loi 347bis, est une véritable niche pour les forces de maintien de l’ordre et autorités judiciaires pour s’en mettre plein les poches au détriment de la sécurité, de la sérénité et du respect des droits fondamentaux de cette couche de la population marginalisée.

Entre temps, la sécurité du président et du responsable de la cellule des droits humains de Humanity First est plus que jamais mise à mal ! Le responsable des droits humains, confie en effet, très inquiet recevoir des appels anonymes ces derniers jours. Des individus lui promettant s’en prendre à lui.

 « Vous pensez avoir gagné, ce n’est pas fini, même bien plus tard, on va mettre mettre la main sur vous d’une manière ou d’une autre ».

Ceci certainement dû à la saisine des conseillers juridiques pour suivre cette affaire, et au refus de se présenter aux invitations piégées que leurs tendaient le commandant de brigade d’émombo, sieur ESSO Jean.

Il faut préciser que la compagnie de légion de gendarmerie d’émombo avait été sollicité par l’association en février 2015 pour l’ouverture d’une enquête suite au cambriolage qui était survenu dans cette association. Un élément de la brigade était alors descendu sur place pour faire un constat. Une donnée qui sème d’autant plus aujourd’hui la panique dans l’esprit des membres de l’association, car ils estiment être à la merci du commandant et sa clique, compte tenu de leur connaissance du siège de l’association.

Une réunion est convoqué cet après midi avec les autres associations identitaires de Yaoundé. L’idée est de publier un communiqué de presse conjoint. Parmi les requêtes des militants, il y a notamment :

  • La nécessité d’avoir des éclaircissements sur la circulaire du chef de l’Etat portée à la connaissance de l’ambassadrice de France aux droits humains en 2013. Circulaire qui instruisait les autorités judiciaires et forces de maintien de l’ordre de ne plus procéder à aux arrestations et détentions sur la base de l’homosexualité. 03 ans après, c’est d’autant plus inquiétant que ces cas continuent de se produire.
  • De meilleures conditions pour assurer la sécurité des responsables de Humanity First aujourd’hui visés, notamment le relogement dans des conditions plus sécurisées.
  • Par ailleurs, l’association devrait solliciter le transfert du commandant ESSO Jean vers une autre unité, car ses forfaits vis-à-vis de la communauté LGBT sont légion depuis plusieurs années et il démontre ainsi une réelle hostilité envers cette communauté.

Les militants se sentent à cet effet, en totale insécurité avec une telle autorité qui officie dans l’arrondissement (Yaoundé 04) où pas mois de 02 associations LGBT sont implantées, et dans le district de santé (Nkolndongo) où la plupart mènent leurs activités de prévention et de sensibilisation contre le VIH-Sida parmi les populations les plus exposées au risque. C’est donc un très mauvais signal qui est envoyé à la fois aux acteurs communautaires, mais aux bénéficiaires dans un tel contexte de nouvelle occurrence de telles situations et au vu de l’acharnement de ce commandant de brigade.

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7 réflexions sur “Cameroun: Affaire sequestration et chasse à l’homme 

  1. Les mêmes histoires, avec les mêmes causes et les mêmes mesures !!!
    À quand un peu d audace et de solidarité ! Le collectif doit primer dans l action militante des associations. Seuls et éparpillés on ne gagne pas contre les préjugés d une opinion publique de millions de personnes ni contre des lois criminalisant l homosexualité.
    De grâce ! Laissons les ambitions partisanes de côté et construction une stratégie commune !

    RB.

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