Des centaines de manifestants défilent dans la capitale camerounaise le 13 juillet pour dénoncer la violence contre les défenseurs des droits humains. C’est la quatrième marche de ce genre, organisée chaque année à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat du journaliste et activiste des droits LGBT, Eric Ohena Lembembe.

Marche pour célébrer la Journée commémorative de lutte contre les violences faites aux défenseurs de droits humains (Photo par Steeves Winner)
Par Steeves Winner
Suite à l’assassinat du defenseur Eric Ohena Lembembe, défenseur des droits humains (DDH), le 15 juillet 2013 à Yaoundé, des organisations de défense des droits de l’homme organisent une marche de protestation pour défendre les droits des minorités sexuelles, des enfants, des victimes de viol, des étrangers, des toxicomanes, des travailleurs du sexe, des femmes et des personnes vivant avec le VIH / SIDA et bien d’autres.
En tête, l’organisation dirigée par Lembembe, CAMFAIDS (la Cameroonian Foundation for AIDS), qui lutte toujours contre le sida et cherche toujours la reconnaissance des droits humains des personnes LGBTI.
Cette année, pour la quatrième fois, les défenseurs ont choisi de se mettre ensemble pour célébrer la Journée commémorative de lutte contre les violences faites aux défenseurs de droits humains. Cette fois, la marche s’est déroulée sans difficulté aucune.
Cette année le thème retenue est : « Le DDH ; acteur de sa propre sécurité ». Du 13 au 15 juillet dans la ville de Yaoundé, les activités retenues sont les suivantes : la marche pacifique, une conférence-débat, une table-ronde, une rencontre sportive, une visite tombale et une messe d’action de grâce.
La marche pacifique s’est tenue le 13 juillet à 10 heures sur l’axe AVENUE Foe. Cette marche était encadrée par les autorités de forces de maintien de l’ordre sous l’autorisation du préfet du Mfoundi et a vu la participation de plus de 200 personnes arborant des tee-shirts portant des messages de paix « Le DDH lutte pour la paix » et aussi des banderoles et des pancartes.
Afin d’améliorer le cadre sécuritaire de ces acteurs de paix et du vivre–ensemble, la conférence-débat a été tenue sur le thème : La communication active entre la société civile et les pouvoirs étatiques : gage d’un partenariat sécuritaire.
Comme panelistes, nous avons eu un défenseur des droits humains, un commissaire spécial, un sous-préfet, un député et un journaliste. Le bien-fondé de cet échange portait sur l’amélioration du cadre sécuritaire du défenseur des droits humains au Cameroun.
La journée du 14 juillet quant à elle a été consacrée à une table ronde qui s’est tenue au siège de la CAMFAIDS et en regroupant une trentaine de DDH sur le thème : « Comment protéger le travail du DDH dans un contexte de vide juridique ». À la sortie de cette rencontre une idée a été retenue qui est celle de la mise sur pied d’un cercle de réflexion et d’action pacifique aux problèmes des DDH au Cameroun.
La rencontre sportive quant à elle a opposé l’équipe des DDH à celle des militaires « sapeurs-pompiers » qui ont d’ailleurs remporté la partie au stade de Mimbomam.
Les deux dernières activités se sont déroulées sans grandes difficultés ; il s’agit de la visite tombale qui s’est tenue le dimanche 15 juillet à la tombe d’Eric Ohena Lembembe au cimetière d’Etoudi et la messe d’action de grâce.

Plus de 200 personnes marchent, arborant des tee-shirts portant des messages de paix « Le DDH lutte pour la paix » et aussi des banderoles et des pancartes.(Photo par Steeves Winner)
Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.
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