Une étudiante de 20 ans expulsée par sa famille et obligée d’arrêter ses cours à cause de son orientation sexuelle.

Panneau de l’Université de Yaoundé II (Photo de Camernews)

Par Steeves Winner

Ange (pseudonyme), 20 ans et orpheline de mère, étudiante à l’université de Yaoundé II, est victime de rejet familial du fait de son orientation sexuelle.

Ange vit avec sa belle-mère et sa sœur ainée ainsi que les enfants de sa belle-mère depuis la mort de sa maman. Son père est constamment en déplacement pour des raisons professionnelles.

Victime déjà de discriminations de la part de sa belle-mère, Ange et sa sœur vivent dans un climat très hostile et semé de violences. Pourtant, par amour pour sa conjointe, son papa, bien que témoin de certaines scènes, reste toujours sans mot dire.

Au mois d’avril 2018, sa belle-mère réussit à monter sa propre sœur ainée contre elle. Ange est très apprécié de son papa et surtout l’enfant chérie, situation qui ne plait pas du tout à cette dernière. Voilà comment commence les frustrations de la petite Ange qui est régulièrement sévèrement brimée.

Sa sœur ainée commence alors à enquêter dans sa vie pendant plusieurs semaines et parviens à avoir certains indices relatifs à l’orientation sexuelle de sa petite sœur. D’un coup, elle informe la belle-mère.

Suite à cela, la belle-mère décide de jeter Ange dans la rue en balançant ses effets dehors tout ceci en l’absence de son papa. Après vive altercation, Ange refuse de partir et parvient à ranger ses effets dans une autre pièce de la maison.

Ange déclare :

« Au retour de mon papa, elle lui apprend que je suis lesbienne. Je risque contaminer les autres enfants de la maison alors il faudrait que je parte de là pour le bien des autres enfants. C’est alors que je suis une fois de plus chassée de la maison par ma belle-mère sous le regard impuissant de mon papa.

« En début mai, j’ai été obligée d’arrêter donc les cours à l’université car je n’avais plus de soutien de la part de mon papa qui est la seule personne s’occupant de moi.

« Je vis chez des amies qui a la fin m’ont tournés le dos car je devenais une charge pour elles.

« Ma grande sœur ( autre que celle qui est la complice de la belle-mère) qui vit en concubinage avec son conjoint m’a également dit qu’elle ne pouvait pas m’abriter chez elle suite à l’instabilité de sa relation. »

Le 14 juillet 2018 , Ange, avec l’aide d’un défenseur des droits humains Jean Jacques Dissoke de l’organisation Alternatives-Cameroun, a été conduit auprès d’une organisation de défense des droits des personnes LGBTI de la ville de Yaoundé CAMFAIDS.

Actuellement, elle bénéficie d’un soutien alimentaire et hospitalier même si son statut de mineur ne protège pas l’organisation dans cet exercice.
Une médiation avec la collaboration des assistantes sociale est en pleine préparation au sein de sa famille pour le retour de la petite Ange auprès des siens.

Elle ne demande qu’à vivre dans la paix et la tranquillité et surtout reprendre ses études pour mieux préparer son avenir.

Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.

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