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Cameroun : Deux élèves renvoyées pour homosexualité

Collège Étoile à Douala (Photo de Facebook)

Collège Étoile à Douala (Photo de Facebook)

Le principal du célèbre collège Etoile de la ville de Douala renvoie deux élèves de son établissement régulièrement inscrites en classe de Première pour motif d’homosexualité.

Par Steeves Winner

La scène se déroule le 15 février 2018 au lendemain de la Fête de la jeunesse, grandement célébrée dans cet établissement populaire de la ville de Douala.

D’une renommée stricte, Monsieur NDONGO Emile, le principal de ce collège, reste sans ménagement face aux actes de déviance au sein de son établissement. Il dit:

« L’homosexualité est une bassesse animale, mon établissement n’est pas un dépotoir d’homosexuel » .

Sym et Kys (tous les prénoms utilisés dans cet article sont des pseudonymes), toutes deux âgées de 19 ans, faisant la classe de Première au collège Etoile, forment un couple très épanouie.

Depuis la reprise des cours du deuxième trimestre 2018, la complicité et le rapprochement intense des deux filles faisaient ressortir des opinions et constats très mêlées à leur orientation sexuelle dans l’établissement.

Pourtant, aucun acte déplacé n’avait été souligné encore moins témoigné par quiconque dans l’établissement.

Pour Sym:

«  Ma copine et moi, respections scrupuleusement le règlement intérieur du collège. Aucune intention déplacée ne nous habitait lorsqu’on se retrouvait au sein de l’établissement ou encore devant nos camarades » .

Collège Étoile à Douala (Photo de Wasamundi)

Collège Étoile à Douala (Photo de Wasamundi)

Kys dit:

« Le 15 février 2018 vers 8 heures, à notre arrivée au collège, le principal nous a invité dans son bureau. D’un air curieux, nous nous sommes rendues sans rechignés. A peine entrées dans son bureau, il nous a tendu des titres d’exclusion définitive sur le motif qu’une source de l’établissement serait venue lui apprendre que nous sommes homosexuelles.

Tombées des nues, nous avons bien voulu lui faire entendre raison tout en lui demandant des preuves de cette accusation. Mais chemin faisant, il est resté très calé sur sa décision et a demandé au gardien de nous expulser de son établissement.

Sans voix ni force, nous n’avons pas pu nous défendre car démotivées par tout ce film qui se dessinait devant nous. Un communiqué a été rédigé et collé à l’entrée du collège nous intimant ‘personae non grata’ » .

Cette malheureuse affaire étant arrivée à l’attention des parents, ces derniers ont jugé nécessaire de ne pas se salir les mains avec de tels motifs et qu’il ne fallait surtout pas qu’elle (affaire) s’ébruite davantage car ça y va de leur réputation.

Kys dit:

« Après quelques jours passés à la maison, j’ai dû supplier mon père et lui faire la promesse de plus jamais rencontrer Sym pour qu’il m’inscrive dans un autre établissement de la place. Malgré cela, je souffre tellement de l’absence de Sym qui aujourd’hui n’a pas pu reprendre les études du fait de la sévérité et la rigueur de ses parents » .

Pour SYM, elle ne fréquente plus le collège pour cette année. Elle reste simplement à la maison.

Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un militant pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme.

En ce qui concerne cet article, Winner ajoute: Que fait-on du droit à l’éducation pour tous dans notre pays le Cameroun ?

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