Moyen Orient / Afrique du Nord

Tunisie: Les 6 étudiants reconnus coupables mais libres

Agence France-Presse rapporte:

À la Tunisie, Kairouan est située à environ 150 kilomètres (100 miles) au sud de Tunis. (Carte de brittanica.com)

À la Tunisie, Kairouan est située à environ 150 kilomètres (100 miles) au sud de Tunis. (Carte de brittanica.com)

Six étudiants tunisiens qui avaient été condamnés pour « homosexualité » à trois ans de prison ferme et cinq ans d’interdiction de séjour à Kairouan (centre) ont vu leur peine réduite à un mois ferme jeudi [le 3 mars] en appel, a-t-on appris auprès de leur avocate.

Outre ce mois d’emprisonnement, qu’ils ont déjà purgé, ils écopent d’une amende de 400 dinars (180 euros) chacun, a indiqué à l’AFP Me Fadwa Braham. La peine d’interdiction de séjour, elle, n’a pas été retenue par la Cour d’appel de Sousse.

Les six étudiants avaient déjà été remis en liberté provisoire début janvier, en échange d’une caution de 500 dinars chacun (230 euros). Selon Me Braham, quatre d’entre eux envisagent néanmoins de saisir la Cour de cassation.

Interpellés début décembre après avoir « été dénoncés par des voisins », ces six hommes de 19 à 23 ans avait été condamnés en première instance à Kairouan à trois ans de prison, soit la peine maximale au titre de l’article 230 du code pénal, ainsi qu’à cinq ans d’interdiction de séjour dans cette ville, applicable à partir de leur sortie de prison. …

Selon leurs avocats, ils ont subi un examen anal durant leur détention préventive.

Ce jugement de première instance a été vivement critiqué par des ONG nationales et internationales. Celles-ci réclament l’abrogation de l’article 230 du code pénal qui punit de trois ans de prison la « sodomie » et le « lesbianisme ». Elles dénoncent aussi le recours à l’examen anal, une pratique qualifiée de « dégradante » et « inhumaine ».

Lors d’un entretien début octobre avec une chaîne égyptienne, le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait rejeté une dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie. L’abrogation de l’article 230 « n’aura pas lieu, je refuse cela », avait-il martelé.

Shams, l’association tunisienne pour la dépénalisation de l’homosexualité, a exprimé sa déception « du manque de courage de la cour » et considère ce jugement comme « une atteinte aux droits de l’homme et à la dignité humaine » .

 

 

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