Alors que le monde se bat contre le Coronavirus, « tout le monde a droit à voir sa vie protégée » déclarent les experts des Nations Unies. Les défenseurs travaillent dur pour que la communauté LGBTQ soit incluse dans les efforts de protection contre le Covid-19, et ne soit pas mise de côté une fois encore.

« Les handicapés, les personnes âgées, les communautés minoritaires, les peuples indigènes, les groupes de déplacés, les personnes vivant dans la grande pauvreté et dans des environnements surpeuplés, les personnes vivant en institutions, en détention, les sans-abris, les migrants et les réfugiés, les personnes prenant des drogues, les personnes LGBT – tous ces groupes et d’autres encore doivent recevoir le soutien de leur gouvernement », ont déclaré 63 experts des droits de l’Homme des Nations Unies cette semaine.

Cette annonce arrive au moment où plus de 120 célébrations de la fierté gaie ont dû être annulées.

Parmi ces événements se trouvait la première gay pride des Iles Cook, prévue pour le 27 mars. La porte-parole de Pride Cook Island, Karla Eggleton, a dit que le gouvernement avait « demandé l’annulation des rassemblements plus de cinquante personnes ». L’association Te Tiare a pris la décision de reporter l’événement à une date ultérieure.

« C’est dans le meilleur intérêt de l’événement ainsi que le meilleur intérêt de notre pays que nous le reportons pour le moment où le pays sera prêt à accueillir un événement aussi important que notre manifestation », a déclaré Eggleton.

En Inde, les événements annulés ou reportés comptent la Marche de la Fierté de Chandigarh, le Festival Arc-En-Ciel de Calcutta et le festival international du film Queer de Kashish Bombay.

Au plan international, les organisateurs des marches de fierté se sont mis à travailler ensemble pour chercher des solutions pour ces festivités reportées à plus tard.

Au Moyen-Orient, les groupes LGBT renforcent leur soutien en ligne et par téléphone pour les personnes se trouvant enfermées dans des milieux familiaux violents ou qui sont totalement isolées en cette période de confinement forcé. (Voir l’article de Reuters/Openly « Le confinement dû au Coronavirus expose les personnes LGBT+ à la violence du milieu familial au Moyen-Orient ».)

Au Botswana, où le gouvernement se démène pour trouver des fonds pour lutter contre l’épidémie, le groupe LEGABIBO exhorte le gouvernement à abandonner son appel du jugement de 2019 qui a décriminalisé les relations consensuelles entre personnes de même sexe, et à utiliser ses ressources pour combattre l’épidémie du Covid-19 à la place. (Voir l’article du Botswana Gazette, intitulé « Le gouvernement est trop fauché pour se battre contre le Covid-19 ».)

Cet article contient des informations tirées des dernières publications de l’association ILGA, publiées sous le titre de LGBulleTIn (#152). https://ilga.org/lgbulletin

 

Colin Stewart, auteur de cet article, est l’éditeur des blogs Erasing 76 Crimes (76crimes.com) et 76 Crimes en français (76crimesFR.com) et le président de la Fondation Saint-Paul pour la réconciliation internationale.

Article édité et traduit de l’anglais par Bruno Agar, membre du African Human Rights Media Network, docteur de l’université Paris-Saclay au Centre Universitaire de Mayotte. Bruno s’intéresse aux problématiques médiatiques contemporaines, en particulier dans le contexte africain.