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Au Cameroun, une nouvelle synergie entre les associations LGBT

Des participants dans l'atelier du 19 au 21 Octobre 2016 qui ont planifiqué XXl'Observatoire national des droits des personnes LGBT et de leurs defenseurs. (Photo de Camfaids, qui a approuvé sa publication)

Des participants dans l’atelier du 19 au 21 Octobre 2016 qui ont planifié le nouveau Observatoire national des droits des personnes LGBT et de leurs defenseurs. (Photo de Camfaids, qui a approuvé sa publication)

Au Cameroun, la synergie entre les associations LGBT est une réalité avec la plateforme « Unity » .

Par Erin Royal Brokovitch

Brice Evina, le président de la Camfaids de l'époque, s'adresse à l'atelier en octobre. (Photo de Camfaids)

Brice Evina, le président de la Camfaids de l’époque, s’adresse à l’atelier en octobre. (Photo de Camfaids, qui a approuvé sa publication)

L’idée est partie de la « Journée commémorative de lutte contre les violences faites contre les défenseurs des droits des LGBT » tenue  le 15 juillet 2016 sous l’impulsion de l’association Camfaids (la Cameroonian Foundation for AIDS). Depuis lors, la plateforme n’a cessé de prendre corps.

Les fruits sont entrain de tenir la promesse des fleurs …

À l’occasion d’un atelier de concertation tenu à Yaoundé du 19 au  21 octobre 2016, 20 associations LGBT ont adhéré à cette initiative innovante et crée dans le même temps un observatoire des violations faites aux LGBT et à leurs défenseurs. L’occasion de cette première rencontre a permis de fixer le cadre de la plateforme, présenter le projet aux associations LGBT camerounaises qui y prenaient part.

Vingt organisations identitaires s’engagent dans cette aventure commune. Et parmi elles, de grosses pointures dans le mouvement LGBT camerounais et des nouvelles plutôt prometteuses dans le paysage : Camfaids, Sidado, Affirmative Action, Adefho, ELLES Cameroun, Lady’s Cooperation, Alcomdoms, Acodev, Enfants d’Afrique, Trésor Progrès, Cofenho, CAMEF, Association pour l’assistance humanitaire, Association contre le Sida, ASGJA, Avenir jeunes de l’Ouest, Colibri, Amis du Cœur, Cerludhus et enfin, Adepev. Et un partenaire de choix, le Redhac (le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale).

À l’issue de ces premiers travaux, le concept de plateforme est présenté aux différents participants, responsables d’associations. En substance, l’idée c’est de les rassurer que la plateforme ne se substitue pas à l’indépendance ou au fonctionnement autonome de leurs organisations. Le projet d’observatoire leur est aussi présenté à la lumière d’un projet déjà mis en œuvre par Camfaids pour la reporting des droits humains.

De l’essentiel de la présentation faite par le consultant Dr Alex Gustave Azebaze, l’on capte d’emblée que « l’observatoire est entendu comme un mécanisme, un ensemble d’instruments, un organe de surveillance permettant d’exercer les missions de veille juridique, suivi et assistance ainsi que la documentation des cas de violence, la dénonciation et le plaidoyer pour le changement de conduites et politiques discriminantes». L’observatoire serait donc l’outil de plaidoyer de la plateforme.

La suite c’est donc la mise sur pied de la plateforme et de l’observatoire : les organes et l’élection du bureau qui vont les conduire. Les documents pratiques de collecte de données pour le reporting sont harmonisés.
Suite aux critères d’éligibilité que les deux associations Affirmative Action et Camfaids présentent pour abriter le siège de l’observatoire, un vote est ouvert et le dépouillement désigne Camfaids comme première organisation hôte.

Pour le fonctionnement à proprement parler, la coordination de l’observatoire est confiée à Camfaids d’après un mandat de représentation signé par l’ensemble des organisations membres de la plateforme. Ce mécanisme de coordination est décliné dans les postes ci après : un coordinateur général, un rapporteur général et un responsable financier/comptable.

Les documents de gouvernance de la plateforme sont par la suite présentés. Il s’agit : des statuts, du règlement intérieur et du manuel de procédure ainsi que la charte fondatrice de la plateforme. Une validation, notamment des statuts et manuel de procédure qui sont renvoyés à une phase ultérieure à ce premier atelier.

Vient ensuite l’élection des membres du bureau de la plateforme. Suite au vote, sont élus et désignés de présider aux destinées de la plateforme :

L'atelier du 19 au 21 Octobre 2016 qui ont planifié l'Observatoire national des droits des personnes LGBT et de leurs defenseurs. (Photo de Camfaids, qui a approuvé sa publication)

L’atelier du 19 au 21 Octobre 2016 qui a planifié l’Observatoire national des droits des personnes LGBT et de leurs defenseurs. (Photo de Camfaids, qui a approuvé sa publication)

Président : Achille TIEDJOU, Adefho
Vice-président : Lambert LAMBA, Cerludhus
Secrétaire Général : Emile EBONGUE, Amis du cœur
Secrétaire général adjoint : Jacques BOGLA, Acodevo
Trésorier : Berthe AWOH, Lady’s Cooperation
Commissaire aux comptes : Flora NGANGUE, ELLES
Porte-parole : Brice EVINA : Camfaids

Le bureau élu est présenté à l’occasion d’une cérémonie solennelle de haut vol courue par d’éminentes personnalités et partenaires. Y prennent part, le Haut commissaire du Canada, des représentants des autres chancelleries comme l’ambassade des Etats-unis, de la France, de l’Union Européenne. Un représentant de la Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, et maitre Alice NKOM. C’est elle du haut de son aura dans le mouvement de défense des droits des LGBT au Cameroun qui installe le bureau nouvellement élu.

Sur ces moments forts, l’atelier de concertation en vue de la création de l’observatoire s’achève.

La deuxième rencontre tenue à Douala du 14 au 16 décembre, dessine par son effectivité, l’ambition soutenue de ce mouvement.

Suite au premier atelier, il est question cette fois de « la restitution, validation et appropriation des documents de la plateforme Unity et de l’Observatoire des Droits des personnes LGBT et de leurs défenseurs » .

L’atelier est donc l’occasion de passer en revue l’ensemble des documents de gouvernance. Ils sont tour à tour des jours des travaux analysés et amandés. Puis validés. Une copie est distribuée à chaque association membre de la plateforme. Le bureau élu lors du premier atelier est également installé.

À l’issue de cette deuxième rencontre, la recommandation majeure au vu de l’analyse des capacités organisationnelles des associations membres de la plateforme dont il aussi été question lors des travaux, est la suivante : Tenir un atelier de renforcement de capacités sur le système légale de protection nationale, régionale et internationale des droits humains en lien avec la protection physique et la protection numérique des personnes LGBT au Cameroun. Ceci pour parvenir au lancement effectif de l’observatoire national des droits des personnes LGBT et de leurs défenseurs.

Une recommandation qui justifie ainsi du point de vue des membres de la plateforme, la nécessité d’un troisième atelier.

Bon vent à cette démarche généreuse et qui pourrait se révéler historique au sein du milieu LGBT au Cameroun en proie à des vaines dissensions et guerres de leadership qui fragilisent malheureusement le leadership du mouvement LBGT camerounais.

Erin Royal Brokovitch, l’auteur de cet article, est un militant pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme.

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