Afrique subsaharienne

Cameroun : Tentative de meurtre à cause de l’orientation sexuelle

Un homme camerounais décide d’assassiner sa conjointe à cause de son orientation sexuelle.

La localisation de Meyo, 100 kilometres au sud-est du centre-ville de Yaoundé.

Par Steeves WINNER

La scène se passe à YAOUNDE au quartier MEYO. Il s’agit de l’histoire d’un couple vivant en concubinage depuis 3 ans déjà. Découvrant avec émoi l’orientation sexuelle de sa conjointe SYSY âgée de 30 ans qu’il envisageait épouser, MAX va chercher à l’assassiner.

Menant jusqu’alors une vie sans histoire, SYSY va faire une rencontre qui sans le savoir bouleversera son existence.

SYSY déclare:

« Le vendredi  19 Avril, alors que je prenais un rafraîchissement dans un débit de boissons, une jeune femme m’aborda et me proposa sa compagnie. Je me sentis attirée par son comportement raffiné et je compris également qu’elle était lesbienne. Après la collation, nous nous sommes échangées nos coordonnées téléphoniques. A partir de ce moment-là, la communication devint de plus en plus intense entre nous, deux jours durant. Mardi 23 Avril, elle m’invita à son domicile où nous eûmes des rapports charnels. C’est alors que je compris que j’avais cette part d’attirance-là, enfouie en moi.

Au retour dans mon foyer conjugal, je me sentis affolée et le désir d’avoir des relations sexuelles avec mon conjoint s’estompât. Alors ce dernier entreprit d’enquêter sur moi en fouillant dans mon cellulaire à mon insu. Il vît alors des messages relatant la complicité amoureuse entre mon amie et moi.

Immédiatement, il se mit à me menacer et à m’insulter de lesbienne et de diablesse. Il mit au courant ma famille de mon orientation sexuelle et décida de me priver du droit de visiter mes enfants, puis de me supprimer.

Dans un premier temps, je suis allée me réfugier chez ma compagne, pensant échapper aux violences et aux menaces d’attenter à ma vie. Pourtant, le 26 Avril, alors que je décidai d’aller récupérer mes effets chez mon ex-conjoint, en son absence pensais-je, ne sachant pas qu’il m’espionnait, il entreprit une filature et découvrit le domicile de mon amie.

Logo des Défenseurs sans frontières

A peine entré dans la pièce, il surgit brusquement et me passa à tabac en déchirant tous mes vêtements. Il agressa également ma compagne et la viola sous mes yeux tandis que je gisais au sol sans force. Habitant dans une zone reculée et isolée, nous n’avons pas pu bénéficier de l’aide du voisinage.

Dans sa rage, il me frappa une dernière fois à la tête avant de s’en aller, tout en promettant de revenir pour mettre fin à mes jours. Prises de peur, ma compagne et moi, abandonnâmes cette maisonnée pour nous rendre chez l’une de ses amies qui accepta de nous héberger pour quelques jours.

En ce moment, nous n’avons plus de domicile  et ma compagne qui menait une activité commerciale a utilisé sa trésorerie pour nous payer les soins médicaux. Grâce à l’ONG de défense des droits humaines, Défenseurs Sans Frontières, nous avons pu déposer une plainte auprès du commissariat de police, mais à ce jour aucune suite ne nous a été communiquée.

Actuellement, nous avons besoin d’aide pour trouver un abri à l’extérieur de la ville car nous ne sommes pas en sécurité du fait de mon ex-conjoint qui a promis de nous exécuter, ma compagne et moi ».

L’auteur de cet article, Steeves Winner, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.com.

Le rédacteur de cet article, M. Moïse Manoel, enseigne en Guyane française. Il est en doctorat de sociologie de l’Université des Antilles. Son champ d’études et de recherches sont les homophobies et les néocolonialités dans l’aire du Plateau des Guyanes en Amérique du Sud.

 

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