L’organisation camerounaise Défenseurs Sans Frontières créée il y a près de trois ans a finalement obtenu son récépissé de déclaration après plusieurs batailles administratives, en cette période de troubles socio-politiques au Cameroun.
Par Steeves Winner
DSF est une organisation de défense des droits des personnes, sans discrimination basée sur la race, la langue, la religion, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, ou autre. Défenseurs Sans Frontières s’érige aujourd’hui au Cameroun comme la première organisation passerelle travaillant avec les organisations identitaires des minorités sexuelles et les organisations non identitaires homophobes.
Victime de plusieurs controverses de la part des autorités camerounaises depuis plus d’un an, DSF a supporté plusieurs rejets de demande d’agrément. En effet, les autorités camerounaises réagissaient avec hyper-sensibilité dès qu’il s’agissait de la situation des droits humains, situation très malmenée notamment par la crise dite anglophone dans le nord et le sud-ouest du Cameroun.
Parmi ses missions, Défenseurs Sans Frontières entreprend de lutter contre les comportements à caractère homophobes dans la société en général. Pour ce faire, DSF entend initier un travail en collaboration avec l’ensemble des défenseurs des droits humains, mais aussi sensibiliser les jeunes élèves et les étudiants aux questions du vivre-ensemble. Ce projet serait novateur sur le terrain des associations.
En outre, DSF attire l’attention sur la nécessité de réduire le taux de chômage et d’analphabétisme dans la communauté LGBTI. Des actions de plaidoyer et de lobbying, ainsi que la sensibilisation des chefs d’entreprises et des responsables administratifs des établissements scolaires vont dans ce sens. Cette stratégie participerait, selon le coordonnateur exécutif de DSF, à la lutte contre le recours à la prostitution par des personnes LGBTI privées de toute ressource, et par voie de conséquence à la réduction du taux de prévalence VIH/Sida chez cette même population cible.
Pour finir, DSF souhaite travailler au suivi des cas de viol de jeunes filles et de jeunes garçons ainsi que s’attaquer au problème des jeunes filles sexuellement exploitées.
C’est donc dans ce cadre d’action que Défenseurs Sans Frontières tend la main à tous les partenaires techniques et financiers pour œuvrer ensemble au succès de ces missions. « Nous entendons également travailler avec toutes les personnes physiques et autres associations engagées et concernées par notre démarche », commente le coordonnateur exécutif.
À cet effet, n’hésitez pas à écrire à l’adresse numérique : sansfrontieredefenseurs@yahoo.com
« Ensemble, nous pouvons vaincre l’homophobie à travers une démarche intellectuelle, un comportement adapté et des collaborateurs et partenaires intellectuels, avec des idées et des propositions pour évoluer ensemble vers un monde plus intellectuel sans violence ni discriminations ».
Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.com.
Article édité par Bruno Agar, membre du African Human Rights Media Network, docteur de l’université Paris-Saclay. Bruno s’intéresse aux problématiques médiatiques contemporaines, en particulier dans le contexte africain.