
Hedi Sahly, vice président de l’association Shams (Photo d’EtatsGenerauxLGBTI.fr)
Shams, l’association tunisienne pour la dépénalisation de l’homosexualité, a reçu aujourd’hui une notification du gouvernement ordonnant la suspension de ses activités pour 30 jours.
Hedi Sahli, vice-président de Shams, a indiqué que le motif avancé pour cette suspension est le non-respect des principes de l’Etat de droit. Shams est ainsi sanctionnée sur la base de l’article 45 du décret — loi portant organisation des associations.
Shams a annoncé la notification dans un post Facebook.
En décembre, Ahmed Zarrouk, secrétaire général du gouvernement, a demandé la dissolution de Shams, qui avait obtenu son permis d’activité tout recemment — le 18 mai.
L’association prône l’abrogation de l’article 230 du Code pénal, qui criminalise les relations homosexuelles.
« En réaction, les sympathisants de l’association Shams s’interrogent sur le laxisme de l’Etat tunisien qui n’a toujours pas suspendu les activités du parti salafiste Hizb Ettahrir, qui affiche son rejet de la démocratie représentative et de l’Etat civil et appelle à l’instauration du califat et au remplacement de la constitution par la charia. Ce qui pourrait en effet constituer un danger pour la société et pour la stabilité de la Tunisie. »
Le 12 décembre, Shams avait appelé à une manifestation devant le parlement pour les droits des homosexuels, mais le rassemblement a été interdit par les autorités.
La manifestation était aussi pour riposter contre les déclarations d’Ahmed Zarrouk et du deputé Abdellatif Mekki, du parti politique islamiste Ennahdha, qui a dit que l’autorisation de cette association est « dangereuse » pour la « paix sociale » .
Le 28 septembre, le ministre de la Justice, Mohamed Salah Ben Aïssa a appelé à l’annulation de l’article 230 interdisant l’homosexualité.
Mais le 20 octobre, Ben Aïssa a été démis de ses fonctions. Le porte-parole du gouvernement lui a reproché « une accumulation de déclarations qui manquaient de sérieux. »
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