
Rassemblement préparatoire pour la marche en soutien aux défenseurs des droits humains au Cameroun le 15 juillet 2015. (Photo de CAMFAIDS)
Des centaines de Camerounais ont défilé à l’appui de défenseurs des droits humains du pays dans une manifestation du 15 juillet organisée par CAMFAIDS et ses partenaires.
CAMFAIDS (la Cameroonian Foundation for AIDS) lutte contre le Sida et pour la reconnaissance des droits humains pour les personnes LGBTI.
La marche pacifique par près de 300 personnes faisait partie d’une commémoration de deux jours de la lutte contre la violence dirigée contre les défenseurs des droits humains du Cameroun. Il a été prévue pour le 15 juillet, l’anniversaire de la mort d’Eric Ohena Lembembe, militant des droits des LGBTI, journaliste, défenseur des droits humains et directeur éxécutif de CAMFAIDS qui a été trouvé assassiné ce jour-là en 2013.

75 personnes ont visité la tombe du militant/journaliste Éric Lembembe le 14 juillet 2015. (Photo de CAMFAIDS)
Les événements de la Journée commémorative de lutte contre les violences faites aux défenseurs des droits humains ont inclus une visite de 75 personnes à la tombe de Lembembe le 14 juillet, une conférence-débat fréquentée par 120 personnes, et une messe d’action de grâce à laquelle plusieurs dizaines de personnes ont assisté.
Le thème principal de la journée était « Non aux discriminations, agressions et assassinats faits à l’endroit des défenseurs des droits humains dans la société Camerounaise. »
Les organisateurs ont dit que le but était de « tirer une sonnette d’alarme … pour interpeller les autorités sur le climat délétère qui prévaut actuellement à l’endroit des défenseurs des droits humains » au Cameroun et de donner un soutien moral à la famille d’Éric Lembembe.
Les marcheurs portaient des t-shirts aux couleurs de Cameroun – vert, rouge et jaune – et brandissaient des pancartes et des banderoles arborant des messages tels que : « Stop aux violences faites aux Défenseurs des Droits de l’Homme », « égalité sécuritaire pour tous », « Les Défenseurs des Droits de l’Homme accompagnent l’Etat dans sa mission régalienne », « Le Défenseur combat pour la vie et non pour la mort », et « Les Droits sont innés ».
Avant de partir à 7h30, les manifestants ont été invités à adopter un comportement digne et socialement acceptable, être tolérants, ne pas fumer, ne pas boire d’alcool, et ne pas véhiculer des messages provocateurs.
Parce que les organisateurs avaient obtenu l’autorisation de manifestation par le Préfet du département du Mfoundi, la marche a été escorté par des éléments du Commissariat Central N°1 de Yaoundé, incluant une voiture de police et un motard à sirène.
Des responsables de CAMFAIDS et Me Michel Togué, un avocat pour des personnes LGBTI, étaient à l’avant de la marche. Des membres de la famille d’Éric Lembembe et les leaders des associations de défense des droits de la personne — notamment Trésor Progrès (Yaoundé), Enfants d’Afrique (Yaoundé), Humanity First (Yaoundé), Cerludhus (Yaoundé), CEPROD (Yaoundé), Affirmative Action (Yaoundé), ADEFHO (Douala), REDHAC (Douala), Cofenho (Douala), SID’ADO (Douala) et Alternatives Cameroun (Douala)– figuraient également parmi les marcheurs.

Des représentants des médias Ariane Télévision, Equinoxe Télévision et Afrique Média ont observés et rapportés sur la marche. (Photo de CAMFAIDS)
Des représentants d’Ariane Télévision, d’Equinoxe TV et d’Africa Media et deux observateurs du Comité Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés ont aussi été présents. Plus tard ce matin-là, une conférence-débat a eu lieu dans la salle de conférence de l’Institut Français du Cameroun. Le thème était : « le défenseur camerounais des Droits de l’Homme dans l’environnement socioprofessionnel » .
La conférence accueillait 121 personnes notamment les réprésentants des corps diplomatiques et des médias, les leaders associatifs, les observateurs des droits humains et les représentants du Comité Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés. Le panel était constitué de:
- Me Michel Togué, un juriste et avocat au barreau du Cameroun, qui a donné une explication de défenseurs des droits humains ainsi que son rôle;
- Dr. Roger Onah, sociologue, qui a donné une explication de défenseurs des droits humains et leur importance dans la société;
- Mme. Elisabeth Benkam, vice-présidente de SOS Racisme au Cameroun et présidente du Syndicat des Journalistes, en qualité d’activiste; et
- M. Lambert Lamba, président du Cercle de Réflexion et de Lutte pour les Droits de l’Homme et le Sida (Cerludhus), en qualité d’activiste LGBT, qui a décrit des violences faites aux défenseurs des droits humains.

Lors de la conférence-débat, Me Michel Togué a expliqué le rôle de défenseurs des droits humains (Photo de CAMFAIDS)
Le journaliste Prince Pondo a agi comme modérateur et Jean Jacques Dissoké a été le maître des cérémonies.
Les participants ont proposé de mettre sur pied un comité de réflexion qui proposerait à l’Assemblée Nationale de voter une loi qui protègerait les défenseurs de droits humains au Cameroun.
La conférence était couvert par plusieurs médias : radios (Afrique 2, KALAK FM, LTM, Amplitude FM), télévisions (Ariane TV, Equinoxe TV, LTM, Afrique Média), et presses écrites (Le Messager, Nouvelle Expression, EDEN).

Une messe d’action de grâce a été dite dès 16h à 17h30 au siège de la CAMFAIDS car le regretté Éric Lembembe était d’obédience catholique. Au cours de cette célébration, le prêtre a prié pour le pardon des péchés de toute l’assistance tout en donnant des directives de vie chrétienne. Ce dernier insista sur le pardon et la tolérance envers le prochain car, dit-il« Dieu est miséricorde et est amour » . (Photo de CAMFAIDS)
Des associations partenaires avec CAMFAIDS dans les préparations pour la journée étaient:
- Trésor Progrès
- Cerludhus (Cercle de Réflexion et de Lutte pour les Droits Humains et contre le Sida)
- Enfants d’Afrique
- Lady’s Cooperation
- Goodwill Cameroun
- CEPROD
Olina Ange, président de Trésor Progrès, a mené la délégation chargée de la visite tombale.
Lambert Lamba, président de Cerludhus, a dirigé la commission qui a organisé la marche.
Brice Evina, président de CAMFAIDS, s’était chargé de la commission d’organisation de la conférence-débat.
Sandrine Bohn, coordonnatrice de la cellule genre de CAMFAIDS, a dirigé la commission chargée de l’organisation de la messe d’action de grâce.
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