Amériques

Amériques: 770 meurtres et voies de fait graves de personnes LGBT

Buenos Aires, Argentina protest,  November 7, 2014, report courtesy  diarioregistrado.com

Buenos Aires, Argentine manifestation en 2013 (Photo gracieuseté diarioregistrado.com)

 Un communiqué de presse publié le 17 Décembre, 2014 par la Commission  interaméricaine des droits humains (CIDH) a rapporté l’omniprésence de la violence, y compris des meurtres et des agressions violentes contre les LGBT dans les Amériques. Cet article est une version révisée et raccourcie de ce communiqué avec des données supplémentaires et des informations provenant du Registre de l’OEA de la violence pour les pays qui criminalisent LGBT dans les Amériques. Comme il n’existe pas de statistiques sur les personnes intersexuées, nous n’avons pas utilisé LGBTI au présent article.

La CIDH est préoccupée par l’omniprésence de la violence contre les personnes LGBT et exhorte la collecte de données par les États membres de l’OEA.

La CIDH a documenté 770 meurtres et les attaques sérieusement violentes contre les personnes LGBT au cours de la période de 15 mois, à partir du 1er janvier 2013 au 31 mars 2014.

Le bureau de Washington, aux États-Unis, de la CIDH, qui fait partie de l’Organisation des États américains (OEA), surveille et enregistre des cas de violence contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuées dans les Amériques. La CIDH est un « principal et organe autonome de l’Organisation des États américains, dont la mission est de promouvoir et protéger les droits humains dans l’hémisphère américain. »

Scene from the film's promotional video.

Scène du film Le crime abominable.

Grâce à son Registre de la violence (disponible uniquement en espagnol), le CIDH a constaté qu’au moins 594 personnes LGBTI ont été abattues et 176 autres ont été victimes de blessures graves dans 25 des États membres de l’OEA pendant cette période. Près de la moitié des 594 meurtres étaient des femmes trans.

La majorité des États membres de l’OEA ne recueille pas de données sur la violence contre les LGBT. Le Registre CIDH dépend de sources d’État, de la couverture aux médias et de rapports de la société civile pour compiler le Registre. Malgré le fait qu’elle est incomplète, le Registre révèle les formes diverses et répandues de la violence vécue par les personnes LGBT aux Amériques.

Dans les onze pays de l’OEA où les LGBT sont criminalisés, le Registre n’a documenté que trois pays, la Jamaïque, le Guyane et la République Dominicaine, qui ont rapporté un total de 20 cas de meurtres et d’agressions graves. Cela peut sembler faible, mais nous suggérons que les cas de violence dans ces pays et les huit autres petits pays qui n’ont pas déclaré de cas, n’ont tout simplement pas été capturés par le Registre pour ces nations des Caraïbes.

La Jamaïque a indiqué onze cas avec des attaques violentes contre huit hommes gays et trois contre des personnes trans. Un homme gai et deux personnes trans ont été assassinés, y compris Dwayne Jones, l’adolescent jamaïcain poignardé à mort lors d’une fête près de Montego Bay en juillet 2013. L’autre personne trans et sept hommes gays ont été grièvement blessés. En République Dominicaine, cinq cas ont été signalés, y compris une presonne trans et deux hommes gais assassinés; et 1 personne trans et 1 homme gai grièvement blessés. En Guyane, trois personnes trans ont été assassinés et une lesbienne a été attaquée par de l’acide sur son visage, cou et ses jambes.

OAS general assembly (Photo courtesy Wikipedia)

Assemblée générale de l’OEA (Photo gracieuseté Wikipedia)

La CIDH a noté une certaine difficulté à faire reconnaitre l’orientation sexuelle ou le identité de genre des victimes, notamment en matière de meurtres. Les sources d’information, en particulier les rapports des médias, prennent rarement compte de l’auto-identification lors de la déclaration et souvent décrivent les LGBT victimes de la violence en termes insensibles.

Dans un grand nombre de cas d’agression, il y avait des preuves d’un niveau extrême de cruauté et de violence excessive en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité ou de l’expression de genre. Il y a peu d’informations sur ne importe quel agresseur. La CIDH a déclaré qu’elle était troublée par les cas d’abus policière, notamment de la torture, des traitements inhumains et dégradants, et des attaques verbales et physiques; elle a constaté que les cas suspects d’abus par la police étaient sérieusement sous-rapportés.

Quatre-vingt pour cent des personnes tuées étaient des personnes trans de 35 ans ou moins. Les femmes trans et d’autres personnes de genre non conformes sont souvent ciblés par l’application de la loi qui a tendance à agir sur les préjugés et supposer qu’elles sont des criminels.

Les lesbiennes sont particulièrement à risque de violence en raison de la misogynie et l’inégalité des sexes dans la société mais elle est significativement sous-déclarée. Elles sont touchées de façon disproportionnée par la violence dans la famille. La CIDH a noté le manque de données sur la violence perpétrée contre les personnes intersexuées; ;es interventions médicales qui cherchent à les «normaliser», souvent sans leur consentement, ne sont pas signalés et ne sont pas dénoncés.

La Commission a exhorté les États membres de l’OEA d’adopter des mesures pour prévenir, enquêter, punir, et accorder des réparations aux victimes concernant ces actes de violence, y compris des mesures pour s’attaquer aux causes sous-jacentes qui alimentent cette violence. Elle a également appelé aux États de produire des données sur la violence contre les LGBTI et de protéger leurs droits humains.

Cliquez ici pour lire le communiqué de presse original de la CIDH.

Cliquez ici pour lire l’ensemble de notre couverture de nouvelles des Amériques au site 76Crimes.com.

Une réflexion sur “Amériques: 770 meurtres et voies de fait graves de personnes LGBT

  1. Pingback: Personne n’a demandé à venir au monde (2/2) | verosemedia

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.