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Aperçu 2015: Douze nations lugubres et sept qui s’éclaircissent

Auteur: Colin Stewart

Countries where homosexual activity is illegal.

Pays où l’activité homosexuelle est illégale.

Alors que le débat sur les droits des LGBTI dans le monde entier continue en 2015, des progrès ont été réalisés dans au moins sept des 76+ pays où l’activité homosexuelle est illégale. Dans onze pays et une région, la situation est déjà lugubre et pourrait encore s’aggraver.

Voici notre aperçu pour 27 des nombreux pays où les personnes LGBTI luttent pour le respect et l’égalité des droits.

Pays qui s’éclaircissent:

  • Malawi
  • Ouganda
  • Palau
  • São Tomé et Príncipe
  • Seychelles
  • Chypre du Nord
  • Botswana
  • Côte-d’Ivoire

Nations et région lugubres:

  •  Égypte
  • Gambie
  • Nigeria
  • Russie
  • Zimbabwe
  • Inde
  • Moyen-Orient et Afrique du Nord
  • Indonésie

 En état de balancement:

  • Jamaïque
  • Belize
  • Trinité
  • Cameroun
  • Ukraine
  • Kirghizstan
  • Zambie
  • Malaisie

On invite les militants locaux à nous fournir des points de vue alternatifs car ils ont une compréhension plus détaillée de ce qui se passe dans chaque pays distincts.

SEPT PAYS QUI S’ÉCLAIRCISSENT

Malawi – Les arrestations cessent alors que la Haute Cour examine les lois anti-gay

Malawi Justice Minister Janet Chikaya-Banda Malawi has stopped arresting people for same-sex intimacy pending a review of the country's anti-gay laws, Justice Minister Janet Chikaya-Banda told the U.N. Human Rights Committee in July 2014. (Photo courtesy of AfricaResearchInstitute.org)

La ministre de la Justice du Malawi Janet Chikaya-Banda  (Photo de AfricaResearchInstitute.org)

Ce pays au sud de l’Africain, le Malawi a cessé d’arrêter les gens pour l’intimité de même sexe en attendant les résultats de l’examen soutenu de la Haute Cour des lois du pays contre les activités de même sexe la ministre de la Justice Janet Chikaya-Banda a déclaré au Comité des droits de l’homme des Nations Unies en juillet 2014.

Le tribunal examine également les cas de trois hommes reconnus coupables en 2011 d’avoir contrevenu cette loi. Cependant, pendant ce temps, les trois restent en prison purgeant une peine de 10 à 14 ans.

Ouganda – La récente loi anti-gay annulée

Bien que la situation puisse changer du jour au lendemain, la perspective en Ouganda est plus optimiste qu’il y a un an, au moins dans la capitale.

La loi anti-gay très sévère en Ouganda a été annulée en août et, en dépit des protestations des législateurs anti-homosexuels, elle n’a pas été réintroduite au Parlement. Un projet de loi interdisant la promotion de pratiques sexuelles contre nature a été discuté en vue de remplacer la loi annulée, mais le président Yoweri Museveni a déclaré que la poursuite de la législation anti-gay nuirait au commerce international de l’Ouganda avec des pays qui soutiennent les droits des LGBT.

The cover of Bombastic's first issue.

La couverture du premier numéro du magazine Bombastic.

C’est peut-être exagéré de dire que l’Ouganda un «pays qui s’éclairci», car la violence homophobe reste forte, de nombreuses personnes LGBTI n’ont pas accès aux soins de santé en raison de la stigmatisation anti-gay, et d’autres personnes cherchent toujours des moyens pour fuir le pays. Mais tous ou presque toutes les personnes arrêtées sur des accusations anti-gay en vertu du Code pénal de 1950 ont été libérés et les poursuites judiciaires contre eux se sont effondrées. Le Conseil interreligieux de l’Ouganda, farouchement anti-gay, à mis à pied tout son personnel l’été dernier après avoir perdu 34,5 millions de dollars de financement des États-Unis.

Le magazine Bombastic a publié son premier numéro en décembre, ayant comme objectif de mettre ses contes de la vie LGBTI dans les mains de chaque Ougandais.

Palau – La loi anti-gay est abolie

Les personnes LGBTI ne sont plus automatiquement considérées comme des criminels au Palau, petite nation insulaire du Pacifique, qui a abolie sa législation contre l’intimité de même sexe au début de 2014.

São Tomé et Príncipe – Loi anti-gay est abolie

Avec peu d’attention des médias avant l’année dernière, en 2012, la nation des îles de São Tomé et Príncipe a adopté un nouveau Code pénal qui a omis toute les dispositions anti-gay du Code pénal précédent. São Tomé et Príncipe, une nation de langue portugaise, avec une population d’environ 200 000 est dans l’océan Atlantique, à l’ouest de l’Afrique centrale.

Seychelles – Abrogation promise de la loi anti-gay

La nation insulaire des Seychelles dans l’océan Indien, au nord-est de Madagascar, a promis à la Commission des droits de l’homme en 2011 qu’elle abrogerait sa loi non appliquée fournissant des peines de prison allant jusqu’à 14 ans pour l’intimité de même sexe.

Le gouvernement ne l’à pas encore fait, même si les Seychelles est l’une d’une poignée de nations qui n’ont pas seulement des lois anti-gay, mais aussi des lois qui interdisent la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle.

Chypre du Nord – Abrogation de la dernière loi anti-gay de l’Europe

The island of Cyprus in the eastern Mediterranean Sea is divided between the Turkish Republic of Northern Cyprus and the southern Republic of Cyprus.

L’île de Chypre, en Méditerranée orientale, est divisée entre la République turque de Chypre du Nord et la République de Chypre Sud.

Ce sera bientôt une première année complète qu’aucune partie de l’Europe n’a de loi contre l’activité sexuelle de même sexe. À partir du le 7 février dernier, le dernier résistant, la République turque de Chypre du Nord, a abrogé sa loi prévoyant jusqu’à cinq ans de prison pour les rapports sexuels entre hommes. Cette loi avait été contestée devant la Cour constitutionnelle locale et la Cour européenne des droits de l’homme.

L’île de Chypre en Méditerranée est divisée entre la République de Chypre, dans le sud, un membre des Nations Unies, et la République turque de Chypre du Nord, qui est officiellement reconnue par la seule Turquie.

Botswana – La reconnaissance juridique d’une organisation des droits LGBTI

A logo of LEGABIBO (Lesbians, Gays, and Bisexuals of Botswana)

Le logo de LEGABIBO (Lesbiennes, Gays et Bisexuel(le)s du Botswana)

La Haute Cour du Botswana a statuée que le groupe de défense des LGBTI du Botswana a droit à la reconnaissance officielle. Les juges ont rejeté les arguments du gouvernement qui, pendant des années, avait bloqué l’enregistrement des lesbiennes, gays et bisexuel(le)s du Botswana, ou LEGAGIBO.

La Cour a déclaré que «ce ne est pas un crime pour une personne d’être attirée par des personnes de son propre sexe» et que «le plaidoyer pour les réformes législatives visant à décriminaliser l’homosexualité est légale.»

Au Botswana, sur le papier, l’intimité de même sexe est passible de sept ans de prison. Mais le pays interdit également la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle.

Côte d’Ivoire – Rétablir le calme pour les citoyens LGBTI

Après un début de sinistre en 2014, ce pays d’Afrique de l’Ouest a fait des progrès dans le rétablissement de sa réputation comme une «oasis» pour les personnes LGBTI. Côte-d’Ivoire, une ancienne colonie française, ne considère pas l’intimité de même sexe un crime, contrairement à des dizaines de pays qui ont été aux prises avec les lois anti-homosexuelles dans le 19ième siècle, après leur conquête par l’Empire britannique.

L’an dernier, des foules anti-gay ont forcé le groupe pour la défense des droits Alternative Côte d’Ivoire de suspendre ses travaux, y compris des services anti-sida. Après que l’ordre fut rétabli, l’organisation a trouvé un nouveau siège et ses opérations ont reprise. Cependant, aucun des agresseurs homophobes n’a été traduit en justice, mais la Commission des droits de la personne a promis d’enquêter.

ONZE NATIONS ET UNE RÉGION LUGUBRES

Egyptian journalist Mona Iraqi (at right, with camera phone) records the police raid on the Bab el-Bahr public bathhouse, with men being herded into a police van, on Dec. 7, 2014. (Screenshot from Mona Iraqi's Facebook page, courtesy of Scott Long)

La journaliste égyptienne Mona Iraqui (à droite, avec un téléphone-appareil photo) enregistre la descente policière au bain public Bab el-Bahr, avec les hommes étant parqués dans un fourgon de police, le 7 décembre 2014. (Capture d’écran de la page Facebook de Mona Iraqui, par Scott Long)

Égypte – La répression, politiquement motivée

Une vague de descentes policières contre les LGBTI égyptiens, commencée en octobre 2013, s’est amplifiée en 2014, et menace de poursuivre en 2015.

Les descentes ont commencé après que l’armée a renversé le président Mohamed Morsi en juillet 2013 et se sont intensifiées après l’installation du chef de l’armée Abdel Fattah al-Sisi comme président en juin 2014. En plus de la répression contre les Frères musulmans, les partisans de Morsi, les journalistes, les étudiants, et défenseurs des droits humains, le régime al-Sisi a intensifié les arrestations anti-gay comme moyen de se défendre contre les affirmations des Frères musulmans qu’il fait preuve de laxisme envers les gays.

Ce blog a signalé 23 arrestations liées à l’homosexualité à la fin de 2013, une autre 35 arrêtés jusqu’en mai 2014, et un autre 27 ou plus dans la seconde moitié de 2014, pour un grand total atteignant de 88 à 129 arrêtés. (Les chiffres varient considérablement dans les différents rapports des médias.)

La Gambie – Arrestations, tentative de coup d’État, des réductions d’aide

Yahya Jammeh, le dictateur qui règne sur le petit pays africain de la Gambie, s’est déplacé de langage abusif à l’action répressive contre les personnes LGBTI dans les derniers mois et ne montre aucun signe de relâchement. Il a souvent parlé contre les homosexuels, dont il dit sont «vermine», «satanique», une menace à la croissance de la population, «anti-dieu, antihumain et anti-civilisation», mais ses tactiques musclées sont généralement ciblées envers ses opposants politiques.

Gambian President Yahya Jammeh (Photo courtesy of AFP and Senenews.com)

Le président gambien Yahya Jammeh (Photo de l’AFP et Senenews.com)

En octobre, il approuve une nouvelle loi qui prévoit l’emprisonnement à vie pour «l’homosexualité aggravée», qui pourrait s’appliquer aux récidivistes et aux personnes vivant avec le VIH. En novembre, 16 gays et lesbiennes présumés ont été arrêtés, plusieurs d’entre eux lors des recherches de porte-à-porte par la police qui aurait été accompagné par un homme gay espérant de clémence en échange de sa collaboration avec la répression. Trois personnes de plus ont été arrêtées en décembre. Jammeh a survécu à une tentative de coup d’état le 30 décembre, ce qui pourrait en outre le provoquer à la répression en faisant appel à l’opinion publique anti-gay de la nation musulmane.

Un espoir pour 2015 est – bien que les responsables gambiens le nient bruyamment – les mesures de répression pourraient être assouplies discrètement afin d’essayer de regagner la faveur des pays occidentaux qui font pression pour que finissent les infractions des droits humains de la Gambie. Les États-Unis en décembre coupent la Gambie d’un accord de libre-échange qui sauvait le pays environ 37 millions de dollars par année en droits de douane. L’Union européenne a bloqué € 13.000.000 (15,6 millions de dollars) d’aide et pense bloquer 150 autres millions d’euros ($ 180 000 000) d’aide.

Nigéria – La répression continue

Cette année sera probablement la première année complète de répression des personnes LGBTI dans le cadre de la loi de « (l’interdiction) du mariage de même sexe, » faussement nommée, qui interdit non seulement le mariage de même sexe, mais appelle également à 10 années de prison pour toute personne qui fait une «manifestation publique de relation amoureuse de même sexe» ou qui appartient à une organisation d’hommes gais, apparemment, y compris les groupes anti-sida.

Après la signature de cette loi en janvier dernier, des dizaines de personnes LGBTI ont été arrêtés et emprisonnés, bien que les détails ne soient pas clairs alors que la communication de nouvelles en provenance du Nigéria n’est pas fiable. Aucun allégement n’est attendu lors des prochaines élections présidentielles.

En raison cette nouvelle loi draconienne, plaidoyer pour l’égalité pour les personnes LGBTI est périlleux, donc les militants nigérians qui restent dans le pays sont silencieux et craintifs, de temps à autre. Établir une coalition unifiée contre la répression homophobe a également présenté un défi, bien que l’Alliance Solidarité fait des progrès dans cette direction.

Pourtant, Stephen Chukwumah, lutteur anti-sida nigérien a écrit récemment au Kuchu Times, que la campagne Naija libre et égal du mois dernier avait uni «un groupe de militants LGBT, des avocats et des organisations … dans le but de célébrer la Journée des droits de la personne et aussi d’appeler les Nigérians à en finir avec la violence et la discrimination envers les personnes LGBT dans la société.» Il a ajouté:

«Les organisations tels la Women’s Health and Equal Rights à Abuja, la Improved Youth Health Initiative au Nigéria de l’ouest et l’Initiative for Equal Rights fournissent continuellement des informations et des services sur la santé sexuelle et les droits pour les personnes LGBT, même face aux répercussions sérieuses et aux arrestations par les agents policiers car la nouvelle loi interdit également les individus et les organisations de «complicité» avec des personnes LGBTQ avec une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.»

Dans la nation la plus peuplée d’Afrique, estimée à 185 millions de personnes, des éclaircis comprennent un appel à faire preuve de retenue par un archevêque Catholique Romain et,  l’action en cour par un Nigérian expatrié qui conteste la nouvelle loi anti-gay.

Archbishop Ignatius Kaigama

l’Archevêque Ignatius Kaigama

L’archevêque Catholique, Mgr. Ignatius Kaigama a déclaré en octobre qu’il favorise l’interdiction des mariages de même sexe, mais s’oppose à l’emprisonnement de toute personne sur la base de leur orientation sexuelle. «Nous aimerions défendre toute personne ayant une orientation homosexuelle qui est harcelée, qui est emprisonnée, qui est punie,» a déclaré Kaigama. Davis Mac-Iyalla, un militant  LGBTI nigérian basé à Londres, réagi en exhortant Kaigama de suivre du  son énoncé avec de l’action bienveillante au nom des victimes LGBTI nigériens..

La poursuite judiciaire par Teriah Joseph Ebah du Royaume-Uni a été rejetée en octobre, mais il a fait appel.

Alors que le Nigeria se prépare à voter pour le président le 14 février, il semble confrontée à un choix entre le mauvais et mauvaise – l’ancien chef militaire le général Muhammadu Buhari, un partisan musulman de la charia répressive, et le président sortant, Goodluck Jonathan, le signataire chrétienne de la Loi répressive d’interdiction du mariage de même sexe.

Russie – La répression et les attaques, mais aussi la persévérance.

L’intimité de même sexe est légale en Russie, mais le régime de Vladimir Poutine étouffe le travail des militants LGBTI de leurs droits en les étiquetant «agents étrangers» et en l’application de la loi 2013 contre la «propagande homosexuelle» qui interdit les déclarations positives sur les orientations sexuelles minoritaires pouvant être entendues par les enfants.

En outre, le gouvernement russe ignore systématiquement les attaques homophobes sur les manifestants pour les droits des LGBTI.

Malgré le harcèlement, le militantisme LGBTI continue. Récemment, en décembre, ils ont donnés des prix Énéma pour les déclarations les plus démesurément anti-homosexuelles. Tout comme en 2014, de nombreuses villes russes vont probablement  célébrer la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai 2015.

Zimbabwe – La violence et le harcèlement

En ligne avec le mépris exprimé du président Robert Mugabe pour les personnes LGBTI, les minorités sexuelles au Zimbabwe sont victimes d’un « climat de violence, de harcèlement et d’impunité », selon la déclaration du groupe des droits LGBTI GALZ (Gays et Lesbiennes du Zimbabwe).

Récemment, 35 membres de l’organisation ont été brutalisés lors d’un événement de fin d’année envahi par une douzaine d’hommes armés qui ont battu les participants avec des bûches, des barres de fer, des bouteilles de bière vides et de coups de poings. Il n’y a aucun signe de changement dans un proche avenir.

Inde – Des centaines d’arrestations; retard des juges et des législateurs.

Protesters seek repeal of Section 377. (Photo courtesy of TheStar.com)

Les manifestants cherchent abrogation de l’article 377. (Photo du TheStar.com)

Les législateurs de l’Inde espèrent qu’ils ne seront pas obligés de voter sur l’abrogation de l’article 377, la loi de l’Inde contre les rapports sexuels entre hommes.

Mais alors que le gouvernement attarde, les citoyens LGBTI souffrent. Selon les statistiques compilées par le ministère de l’Intérieur, au moins 587 arrestations ont été effectuées dans les 10 premiers mois de 2014 en vertu de l’article 377, qui s’applique sans différenciation aux relations sexuelles consensuelles et au viol de même sexe.

Cette loi, imposée à l’Inde par l’Empire britannique en 1861, et conservé à l’indépendance en 1947, a été annulée par la Haute Cour de Delhi en 2009, puis rétabli par la Cour suprême de l’Inde à la fin de 2013. La Cour suprême a affirmé dans son jugement que seulement environ 200 personnes avaient été poursuivies en vertu de l’article 377 depuis le milieu du 19ème siècle.

La Cour suprême considère si elle va revoir sa décision. Le parti au pouvoir, le Bharatya Janata, a annoncé que le Parlement n’envisage pas considérer cette question jusqu’à ce que les tribunaux auront terminé leurs délibérations.

En attendant, les protestations contre la loi continuent. En octobre, plus de 1 million de personnes ont appelé un numéro sans frais pour demander l’abrogation de l’article 377 après avoir vu une émission-débat télévisée sur la loi indienne.

Moyen-Orient et Afrique du Nord – Les arrestations anti-gays persistent

Les arrestations et les condamnations en vertu des lois anti-gays persistent comme d’habitude en Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis, au Liban, en Iran et au Maroc.

Selon un décompte pays-par-pays de ce blog en août 2014, les arrestations liées à l’homosexualité, les détentions et les peines de prison dans ces pays – où les rapports aux nouvelles de ces incidents sont rares et peu fiables – les chiffres sont les suivants:

  • Arabie Saoudite – approximativement 22 en prison, selon les rapports spécifiques; des centaines d’autres cas cités, sans aucun détail.
  • Maroc – 8 cas spécifiques de personnes emprisonnées; des douzaines d’autres personnes auraient été arrêtés et jugés.
  • Liban – 7 personnes en prison en attente d’accusations; 20 de plus libérées sur l’action judiciaire de cautionnement en attente après que  27 personnes furent arrêtés dans un bain turc lors d’une descente le 9 août par la police nationale et de les forces de sécurité du Liban.
  • Émirats Arabes Unis – 2 personnes en prison, selon des rapports spécifiques de la presse. Au-delà de cela, inconnu.
  • Iran – 24 ont été déclarés arrêtés lors d’un raid policier rapporté. Ils sont maintenant en attente de jugement ou, ils ont fui le pays. Au-delà de cela, inconnu.

Les listes ne comprennent pas des dizaines d’hommes homosexuels qui auraient été tués par des escadrons de la mort en Irak sans aucune intervention du gouvernement et parfois avec l’aide de la police.

 Indonésie – L’expansion de la Charia

Illiza Sa’aduddin Djamal, deputy mayor of Banda Aceh (Photo courtesy of Acehterkini.com)

Illiza Sa’aduddin Djamal, maire adjointe de Banda Aceh, poussée à appliquer les règles strictes islamiques de la Charia au droit pénal de la province d’Aceh. (Photo de Acehterkini.com)

En septembre 2014, la province d’Aceh au Nord-ouest de l’Indonésie a approuvé un projet de loi qui applique les strictes règles islamiques de la Charia sur la moralité au droit pénal de la province, y compris une peine de 100 coups de fouet pour l’activité homosexuelle et pour les relations sexuelles extraconjugales.

Les provinces de Java de l’Ouest, Sumatra du Sud et de Sumatra de l’Ouest envisagent également des mesures analogues, selon le réseau GWL-INA de l’Indonésie des personnes LGBTI et des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.

Officiellement, les nouvelles lois entreront en vigueur à la fin de 2015 pour les non-musulmans à Aceh, mais la communauté LGBTI est déjà une cible de harcèlement par la police de la Charia et par des résidents. Dans la capitale de Banda Aceh, les membres du groupe des droits des homosexuels Violet Grey ont brûlés leurs documents à l’extérieur de leur siège, craignent une descente policière de la police de la Charia.

HUIT ÉTATS EN BALANCEMENT

Jamaïque – Une impasse?

L’ancien joyau des Caraïbes de l’Empire britannique n’est pas seulement connu comme la maison prétendument tolérante de la chanson reggae « One Love », mais elle est aussi décrite comme l’endroit le plus homophobe sur la terre.

Le harcèlement violent des homosexuels présumés est commun, dans la mesure où un demandeur dans un procès qui contestait la loi anti-gay, la «loi de sodomie» du pays,  abandonne ses poursuites en août, en déclarant: «Je ne suis plus prêt à jouer avec ma vie ou la vie de mes parents, ou de mes frères et sœurs.» La Premier ministre Portia Simpson-Miller parle de l’abrogation de la loi, mais elle n’a pas porté la question au Parlement.

Des dizaines de jeunes LGBTI ont vécu pendant deux ans dans une bouche d’égout à New Kingston après avoir été expulsés de leurs chez-soi pour être gay ou chassés de bâtiments abandonnés. La police a perquisitionné à plusieurs reprises le site, mais à chaque fois avait permis aux jeunes d’y retourner. Cela a pris fin juste avant Noël 2014, lorsque la police a effectué une descente finale et ensuite bouclé le ravin, laissant les jeunes sans-abri à nouveau. Beaucoup de gens, y compris le chef de la police locale, ont proposé la création d’un refuge où les jeunes pourraient être logés et formés pour le travail salarié. Les partisans ont tenté de réunir assez d’argent pour ouvrir un tel abri sous le nom de la Maison de Dwayne (Dwayne`s House). Mais rien n’est encore réalisé de ces plans.

Le Parlement examine la Loi sur les infractions sexuelles, qui intègre la section du droit jamaïcain qui appelle à 10 ans de prison pour le «crime abominable de sodomie», en d’autres termes, pour les rapports sexuels anaux, ainsi que d’autres sanctions pénales pour toutes formes d’intimité de sexe masculin avec personnes de même sexe. La pensée que le Parlement pourrait abroger cet article de la loi a conduit le groupe conservateur Jamaica Churches Action Uniting Society (Églises de la Jamaïque en action pour une société unie) d’organiser une manifestation de 25 000 personnes contre le soi-disant «agenda homosexuel.»

Prévu pour 2015: l’action en Cour sur une poursuite par le militant jamaïcain Maurice Tomlinson contre les postes de télévision qui ont refusé de diffuser une d’annonce de service public appuyant la tolérance pour les personnes LGBTI.

 Belize et Trinidad – Action en Cour de justice

Le militant jamaïcain Maurice Tomlinson est également attendu de comparaître devant la Cour de justice des Caraïbes ce janvier dans son procès contre les lois sur l’immigration de Belize et de Trinidad-et-Tobago qui interdisent l’entrée des homosexuels. Après l’audience en janvier, le tribunal devrait fixer une date pour le début du procès.

 

Unibam leader Caleb Orozco.

Militant du Belize, Caleb Orozco

Au Belize, le seul pays d’Amérique centrale qui interdit l’intimité de même sexe, le militant des droits LGBTI Caleb Orozco conteste la constitutionnalité de la loi qui rend les «relations contre l’ordre de la nature» passible de 10 ans de prison. La Cour suprême de Belize a entendu les arguments dans le cas en 2013, mais aucune décision n’a encore été rendue.

À Trindad-et-Tobago, la Première ministre Kamla Persad-Bisessar a dit que son gouvernement veut mettre fin à «toute discrimination fondée sur le sexe ou l’orientation sexuelle», mais en vertu du droit trinidadien, la pénétration anale demeure punissable de 25 ans de prison et d’autres relations de même sexe sont passibles de cinq ans de prison.

Cameroun – Problèmes incessants

La police au Cameroun continue d’arrêter des citoyens qui peuvent ressembler d’être homosexuel, mais des responsables gouvernementaux semblent un peu plus enclins que par le passé d’intervenir et de rétablir la liberté aux détenus.

Le harcèlement public et la violence contre les minorités sexuelles demeurent un problème. Le groupe militant Camfaids continue ses activités de sensibilisation auprès des prisonniers LGBTI.

Ukraine – Un retour à la case du départ

Olena Shevchenko, dirigeante d’Insight (Photo de Facebook)

Olena Shevchenko, dirigeante d’Insight (Photo de Facebook)

Le chaos présentement en Ukraine a conduit à une répression accrue dans la partie orientale du pays, contrôlé par des dissidents pro-russes, et aussi en Crimée, anciennement ukrainienne, saisi par la Russie. Beaucoup de gens LGBTI ont fui de ces zones et certains ont trouvé un refuge temporaire près de Kiev dans un appartement géré par l’organisation de soutien LGBT, Insight.

L’homophobie reste forte en Ukraine, où en 2012 et en 2013, le Parlement est venu près de passer une loi se rapprochant à l’interdiction de la Russie sur la «propagande» homosexuelle et où le défilé de la fierté prévue en 2014 a été annulé lorsque la police déclarée qu’elle ne pouvait pas protéger les manifestants.

Toujours en 2014, l’Ukraine a signé un accord créant des liens économiques plus étroits avec l’Union européenne, mais les dirigeants européens a permis au pays de se retirer de la l’interdiction habituelle contre la discrimination anti-gay.

Cette décision remet la communauté LGBTI à la case du départ, la dirigeante d’Insight Olena Shevchenko a déclaré l’été dernier.

Plus récemment, le Ministère de la politique sociale a proposé de réviser le code du travail afin d’interdire la discrimination au travail en raison de l’orientation sexuelle.

Kirghizstan – Se dirige vers la répression en ligne avec la Russie

Le parlement du Kirghizistan en Asie centrale s’efforce de passer une loi anti-gay de «propagande homosexuelle» encore plus répressive que celle de la Russie. En octobre 2014, les législateurs ont voté 79-7 en faveur de la proposition qui interdirait les groupes LGBTI de l’ancien pays soviétique.

Le groupe de défense des LGBTI locale, Labrys, continue de rechercher un appui international en opposition du projet de loi, qui a encore besoin de deux votes supplémentaires au parlement et une signature présidentielle avant de devenir loi.

Zambie – Citoyens LGBTI: une cible attirante pour les politiciens anti-gay

Zambian presidential candidate Edgar Lungu at a political rally. (Photo courtesy of Lusaka Times)

Candidat à la présidentielle zambienne Edgar Lungu lors d’un rassemblement politique. (Photo du Lusaka Times)

La nation sud-africaine de la Zambie a dépassé la grande Peur Gay de 2013 et 2014, quand les fonctionnaires publics ont exhorté les citoyens à signaler les homosexuels à la police; le militant anti-sida Paul Kasonkomona a été arrêté et plus tard acquitté pour avoir suggéré l’abrogation de la loi anti-gay de la Zambie; et deux jeunes hommes sont emprisonnés pendant 14 mois sur des accusations d’’homosexualité jusqu’à leur acquittement en juillet.

Le prochain défi pour cette nation largement homophobe sera la campagne précédant l’élection du  20 janvier qui choisira un successeur au président Michael Sata, décédé en octobre.

Le candidat Edgar Lungu du parti Front patriotique a clairement fait savoir qu’il rejette toujours les droits des homosexuels, mais il reste à voir comment malveillante sera la campagne politique. Lungu a déjà chuté à la tentation d’utiliser des allégations d’homosexualité contre ses adversaires politiques. En novembre, il a accusé des journalistes d’être gay après ils ont suggéré qu’il boit trop. En décembre, un partisan distingué du Front patriotique accusé un nouveau parti politique d’utiliser des symboles et des couleurs gays, qui suggèrent qu’ils feraient promulguer des lois favorisant les gays. Les partisans du nouveau Parti arc-en-ciel répondent que son symbole affirme simplement à ses valeurs multiraciales, et non des droits des homosexuels.

Malaisie – Gains pour les femmes trans, non pour politicien

Les personnes transgenres en Malaisie ont des raisons d’espérer une plus grande liberté pour exprimer leur sexe à la suite de plusieurs actions en justice en 2014.

En juin, 16 femmes trans arrêtées à Bahau pour avoir prétendument violé la loi de la Charia malaisienne contre «les hommes se faisant passer pour des femmes» sont libérées après que leurs amendes et frais juridiques soient payés par des partisans organisés par Justice for Sisters (Justice pour les sœurs), une organisation qui soutient les droits des LGBTI en Malaisie.

En novembre, une cour d’appel dans la ville de Putrajaya a statué que trois femmes trans ne devraient pas être accusés de «passer pour quelqu’un du sexe opposé.»

Séparément, des querelles juridiques se poursuivent au sujet du chef de l’opposition politique Anwar Ibrahim, qui a été mis en accusation pour une deuxième fois sur des accusations de sodomie en 2010, il est acquitté en 2012 , puis il voit son acquittement renversé en mars 2014. Les rapports sexuels de même sexe sont passibles de 20 ans de prison en Malaisie à majorité musulmane.

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