Lettre ouverte au sujet d’atelier du 20 au 24 février 2017

LETTRE OUVERTE

La localisation du Cameroun dans l'Afrique

La localisation du Cameroun dans l’Afrique

Relative aux différents appels à boycott de l’atelier organisé par Humanity First Cameroon en partenariat avec l’association Solidarité Internationale LGBTI (SIL)

Du 20 au 24 Février 2017 s’est tenu à Yaoundé au Cameroun l’atelier intitulé :« Ensemble, soutenons les mouvements de femmes LBT d’Afrique Francophone » qui a regroupé dix (10) participantes venant du Togo, Burkina Faso, Cote d’Ivoire, Mali et Cameroun. Cet atelier avait pour objectif principal de développer des dispositifs afin d’améliorer la visibilité des LBT francophones auprès des institutions politiques nationales, régionales et internationales.

Rappelant que Solidarité Internationale LGBT (SIL) est l’association de droit français qui a financé l’organisation de cet atelier en partenariat avec le ministère des affaires étrangères et du développement international (MAEDI).

Les participantes à cet atelier en solidarité avec Humanity First Cameroon (association abritant la rencontre) face à la campagne de boycott précédant la tenue dudit atelier tiennent à rappeler ce qui suit :

Logo de Humanity First Cameroon

Logo de Humanity First Cameroon

Se conformant à ses missions auprès des LGBT, à savoir oeuvrer pour l’amélioration du leur Bien-être, l’épanouissement total et la conduite d’un plaidoyer pour la fin de toutes formes de discriminations des LGBT au Cameroun et en Afrique, Humanity First Cameroon à accéder naïvement et solidairement aux besoins de renforcement de capacités des femmes LBT de l’espace francophone que nous constituons. Ceci afin de nous donner des outils indispensables pour accroitre notre visibilité, valoriser nos actions de terrain et faire entendre nos voix sur la scène internationale. En effet, si nous admettons le fait que Humanity First Cameroon ne faisait pas partie du projet initial cadre justifiant ledit atelier, et sans doute source des reproches qui lui sont faites en tant qu’organisateur dudit atelier. En revanche, ayant été saisi en cours de mise en oeuvre, pour contribuer à la facilitation de la réalisation de cet l’atelier, nous saluons leur engagement et leur dévouement pour notre cause commune. La direction de cette association a cru y voir une opportunité de contribuer à la visibilité des femmes LBT, afin d’assoir la promotion et la valorisation de leur cause, qui soit dite au passage sont une composante à part entière de cette association et partant cible de leurs actions.

Si nous, participantes, admettons toutes qu’il est impératif aujourd’hui pour les organisations LGBT africaines et plus largement de la société civile de développer un mode opératoire afin d’assoir une collaboration harmonieuse, franche et équitable avec les partenaires internationaux afin d’éviter tout soupçon de paternalisme, de néo-colonialisme et d’asservissement de nos associations de l’hémisphère sud. Nous dénonçons avec la dernière énergie la cabale orchestrée par une poignée d’individus et d’organisations qui eux-mêmes à plusieurs égards ne sont pas irréprochables, car sujets à l’opacité dans leur mode de fonctionnement, au règne de la pensée unique, à la course aux financements et opportunités, au dénigrement systématique de toute initiative nouvelle.

Nous, participantes, voyons dans cette campagne soit disant de boycott, un ultime but : celui de diviser davantage l’Afrique, d’offrir un spectacle désolant aux yeux du monde et d’assoir des intérêts égoïstes au détriment des intérêts de la collectivité. Nous pensons que l’Afrique mérite mieux que les intérêts des personnes et cela doit primer avant tout. Sans vouloir nourrir la polémique, nous sommes convaincues du fait que les âmes bien pensantes, agissant dans le but d’un développement commun n’ont aucun intérêt à se livrer à des batailles fratricides aux yeux de tous, à procéder au dénigrement, voire l’intimidation. La tradition africaine promeut en cas de différent la concertation et le dialogue. Ne dit-on pas souvent que : « le linge sale se lave en famille? »

Nous, les participantes, plaidons la bonne foi de notre hôte (Humanity First Cameroon), qui au regard de toute cette agitation, nous a présenté des gages d’assurance quant aux faits incriminés, en rappelant leur engagement dénué de tout calcul que ce soit politique, stratégique, encore moins pécuniaire, d’où la tenue effective de cet atelier.

Logo de l'AVAF

Logo de l’AVAF

Nous, les participantes, rappelons que AVAF, Elles Cameroun, Sourire de femme, Ladies Voice, ATFA, Ladys Cooperation, AFE Mali, MOUSSO-GOMDE, Humanity First Cameroon, Afro- Benin, Denise Kolia (activiste, Cote d’Ivoire) et Josephine Mandeng (activiste, Cameroun) avons été toutes impliquées depuis le début du processus de l’organisation de cet atelier et avons renseigné un questionnaire d’identification de nos besoins qui nous avait été transmis plusieurs mois à l’avance par Humanity First Cameroon.

Nous nous indignons de constater à la dernière minute que certaines associations ont décidé de boycotter cette rencontre au travers des communiqués de presses diffusés dans de réseaux gays tels que AMSHeR et Africagay, alors que ces associations ont revendiqué sur des présomptions que cette rencontre était organisée aussi par des gays. Pendant que d’autres, se ralliant à certains réseaux africains ont appelé au boycott de cette rencontre.

Nous, participantes, malgré l’appel au boycott, réaffirmons toutes, notre souhait de travailler afin éclore le mouvement LBT dans nos pays respectifs et de le solidifier.

Enfin, nous émettons le souhait de voir l’Afrique Francophone plus unie, plus solidaire et plus entreprenante pour le Bien-être de l’ensemble de la communauté LBT Francophone.

Fait à Yaoundé le 24 Février 2017

Signataires:

Humanity First Cameroon

Lady’s Cooperation, Cameroun

ATFA-Branche bisexuelle, Togo

Ladies Voice, Togo

Femmes Espoir, Mali

MOUSSO-GOMDE, Burkina Faso

Denise Kolia, Cote d’Ivoire (activiste)

Josephine Mandeng, Cameroun (activiste)