L’association militante CAMFAIDS rapporte une nouvelle attaque contre une femme trans à Yaoundé:

Delores montre l’une des blessures qu’elle a subies le 19 janvier à les mains d’une foule homophobe. (Photo de CAMFAIDS)
Lynchage d’une homosexuelle à Yaoundé, Cameroun, au lieu dit « carrefour Avenue-Germaine » le lundi 19 janvier 2015 aux environs de 4h du matin par un groupe de 15 personnes armées de pierres et de gourdins.
Suivant les faits amassés par le responsable juridique de la CAMFAIDS lors de la rencontre avec la victime nommée « DOLORES », de son véritable nom SINGA KIMIE JONAS. Elle témoigne :
« Il était environ 4h du matin, ce lundi 19 janvier 2015 lorsque je revenais d’une sortie entre amies pour la maison située au quartier FOUDA-Yaoundé. Dans l’attente du taxi au niveau du carrefour Avenue-Germaine, j’ai été interpellée par un jeune homme d’une trentaine d’année. Ignorant lesdites interpellations, ce dernier se rapprocha de moi tout en me témoignant de profondes injures (pédé, sale pédé, quelle sexe as-tu ? montres-moi ton sexe). Soudain, je ressentis un grand coup de point en plein visage. Voulant me défendre, ses complices constitués d’une dizaine de personnes accourus à ses cotés et je fus sérieusement bastonnée au rythme de morceaux de pierres, gourdins et autres comme un vulgaire malfrat.
« Je fus également dépouillée de mon téléphone portable, mes bijoux et mes chaussures ainsi que d’un montant de 46.000 FCFA (environ US$81 ou 71 Euros). C’est grâce à l’intervention d’un homme en tenue qui passait par là que j’eus la vie sauve après maints coups de feu en l’air.
« Je m’en suis tirée avec plusieurs blessures sur le corps, un œil enflé et un déboitement au niveau de la jambe droite ». (Voir photo ci-joint.)
A la suite de ces faits malheureux, nous, CAMFAIDS, avons accueilli la victime et avons mis à sa disposition une assistance sanitaire et psychologique (examens, pansement des blessures, achat des médicaments, administration des vaccins) afin de lui permettre de se remettre de ses blessures et retrouver son état de santé.
Voila donc encore une bien fâcheuse démonstration des violences perpétrées à l’endroit des personnes LGBTI au Cameroun.
Jean Jacques DISSOKE, responsable, cellule droit humain, CAMFAIDS
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