Du 6 au 9 mars, les défenseurs des droits des personnes LGBTI du Cameroun, Sénégal et Tunisie ont pris part à une conférence internationale pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

Par Steeves Winner
La conférence était organisée à Paris sous l’initiative de l’organisation Stop Homophobie mais aussi l’Association pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Cette initiative a bénéficié de l’accompagnement de l’ambassadeur des droits des personnes LGBTI à la personne de Jean-Marc Berthon.
Cette rencontre avait trois phases importantes, notamment une rencontre à l’Assemblée nationale, une réunion avec l’ambassadeur Jean Marc BERTHON et enfin la conférence proprement dite.
Une table ronde à l’Assemblée nationale avait pour thème « la contribution des organisations LGBTI d’Afrique dans le processus de dépénalisation de l’homosexualité » avec pour intervenant les députes : Honorable Ségolène SEMIOT et Honorable TACHE. Parmi les difficultés liées à la dépénalisation de l’homosexualité en Afrique on retient l’environnement pénal et les enjeux politico-sociaux.

Nous retenons de cette rencontre que les institutions doivent accompagner les activistes tunisiens à abroger l’article 230 du code pénal et soutenir les activités LGBTI de la Tunisie dans leur combat pour la protection des personnes LGBTI en situation d’insécurité.
Pour le Sénégal, il s’agit de mettre sur pied des politiques diplomatiques pour interpeller les dirigeants sénégalais sur la recrudescence des violences contre les personnes LGBTI ainsi que leurs organisations
Selon Jean Jacques DISSOKE « Le Cameroun et l’Afrique n’ont pas forcément besoin des interventions étrangères pour améliorer le climat de violence envers les personnes LGBTI. Nous avons nos réalités et nos maitrisons notre environnement. Nous avons juste besoin d’un soutien financier pour mener notre propre plaidoyer en direction de nos dirigeants. A cet effet, vous avez des fonds, mettez-les à notre disposition et nous travaillerons » .
Concernant la rencontre avec l’ambassadeur des droits LGBTI Monsieur Jean Marc Berthon, elle portait sur l’accompagnement du mouvement LGBTI en Afrique. Nous retenons que cet ambassadeur manifeste une grande disponibilité à collaborer avec les activistes pour l’amélioration de l’environnement de vie des communautés LGBTI en Afrique à travers des financements, renforcement de capacités, interventions stratégiques et diplomatie. Il l’a d’ailleurs passé l’information de la prochaine disponibilité d’un financement LGBTI.
Quant à la conférence proprement dite, elle regroupait les autorités françaises notamment l’adjoint au maire de Paris, le ministre de l’égalité, et le ministre du transport, l’ambassadeur des droits LGBTI et bien d’autres. L’idée étant de présenter la position de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuple (ACHPR) sur la question de la dépénalisation de l’homosexualité (JJ DISSOKE) , les difficultés et avantages de la dépénalisation au Cameroun avec un accent sur la défense des personnes LGBTI au Cameroun (Me Alice NKOM) et les réalités du combat au Sénégal et en Tunisie.
Notons que cette conférence à laisser paraitre beaucoup d’espoir mais aussi d’engagement autant du côté des autorités françaises que des activistes africains. Ceci appelle donc à l’union, la collaboration et le travail ensemble pour une dépénalisation universelle de l’homosexualité.
Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.com.