Des organisations de défense des droits des personnes LGBT+ de Guadeloupe, de la diaspora, d’Haïti ainsi que 76crimes dénoncent à travers un communiqué de presse, le manque total de volonté politique émanant du Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe, en vue de faire de la destination, un lieu attractif pour les touristes LGBT+, à rebours des autres pays de la région, laissant ainsi planer l’idée d’un archipel encore rétif à l’accueil de ce public.
Un comble pour une institution généreusement dotée financièrement.

Communiqué de presse inter-associatif
Nous tenons à réagir et à remercier Stop homophobie qui a retiré des commentaires racistes sur la destination Guadeloupe, faisant suite à la publication d’un post sur Instagram quant au flop de la dernière « Pride de Guadeloupe », qui n’est pas dû nécessairement à l’homophobie présente sur place – comme alléguée dans les commentaires supprimés – , mais plutôt à des manquements en termes d’organisation, de concertation et de sécurité par exemple.
Les explications apportées a posteriori par l’organisatrice, n’ont d’ailleurs pas convaincu quant au sérieux donné aux garanties pour la sécurité du public : « les gens se sont désistés pour la sécurité et la logistique, car il faut une attestation de responsabilité civile et si on n’est pas suffisamment riche pour s’en payer une, on n’a pas le droit de manifester ».
Nous, organisations de défense des droits des personnes LGBT+, tenons à signaler que la Guadeloupe est une destination sûre pour le public LGBT+ et que les agressions LGBTphobes qui y avaient cours il y a encore 8 ans, ont sensiblement reculé et diminué, grâce au travail de sensibilisation entrepris avec Amalgame Humani’s, Secret’s Out, et des membres des Diivineslgbtqia+ sur place.
Aujourd’hui, les personnes LGBT+ souhaitant se rendre en Guadeloupe trouveront un environnement où des soirées très friendly se tiennent régulièrement aux quatre coins de l’archipel.
Aussi, nous tenons à souligner que le manque d’implication du Comité du Tourisme des Iles de Guadeloupe (CTIG), en faveur du développement du tourisme LGBT+ friendly contribue encore aujourd’hui à véhiculer à l’extérieur l’image d’une île où les mentalités sont fermées et dont les habitants seraient lesbophobes, anti-gays et transphobes, alors que précisément la population guadeloupéenne est plus réceptive à la diversité sexuelle et de genre qu’auparavant.
Alors que le reste de la Caraïbe n’a pas attendu pour pouvoir se positionner sur cette niche touristique, en termes d’offres de loisirs et d’hébergement, nous dénonçons cette inertie complètement anachronique et appelons à un changement substantiel.
Signataires :
Pour son conseil d’administration, Leïla, présidente de Secret’s Out (Guadeloupe)
Mme Viviane Melyon-de France, présidente d’Amalgame Humani’s (Guadeloupe)
Mme Pierrette Pyram Ambrosio, présidente des Diivineslgbtqi+ Visibilité – Représentativité Afro-Carïbéen.nes LGBTQIA+ (Paris – Ile-de-France et diaspora)
M. Moïse Manoël-Florisse, journaliste chez Erasing 76crimes et natif de Guadeloupe (Paris – Ile-de-France)
M. Terrence Katchadourian, Secrétaire-général de Stop Homophobie (Paris – Ile-de-France)
M. Fritzner Henry, président de Gran Lakou Fòlklorik (Jacmel – Haïti)
M. Steeve Grand-jean , journaliste et activiste des droits humains, coordonnateur de l’organisation Action pour l’Inclusion et l’Émancipation Sociale (Cap-Haïtien – Haïti)
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