Amériques

Tribune : Non à la prédation politique autour de l’appellation « Centre LGBT+ de Guadeloupe »

Dans le sillage de la deuxième marche des fiertés de Guadeloupe qui n’a rassemblé que 6 personnes le 22 juillet dernier contre 4 l’an passé, des personnalités issues du milieu associatif de l’île ou originaires de Guadeloupe ont tenu à marquer leur désaccord vis à vis d’une tentative de prédation solitaire sur le mouvement politique LGBT+ de l’archipel. Par solidarité, un responsable associatif haïtien s’est également joint à eux.

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Nous dénonçons l’acte de prédation politique sur le terme « Centre LGBT+ de Guadeloupe ».

En effet, le 5 mai 2021, Lydie Siwsanker créait le « Centre LGBT+ de Guadeloupe », sous le statut d’association loi 1901, au matricule W9G2015910.

Cet « objet juridique associatif » n’est que le produit d’une démarche individuelle et n’est point le fruit ou l’aboutissement d’une démarche concertée avec les différents membres actifs ou alliés de la communauté LGBT+ de Guadeloupe.

Le qualificatif « d’organisation » n’est pas celui ici qui sied à une initiative opérée sans nous, mais en notre nom.

En ce sens, il ne serait être question ici d’une association qui rassemble et qui réunit, mais plutôt d’une appropriation clivante et politique précédent de peu l’annonce attendue l’année suivante par la première ministre, Elisabeth Borne, quant au financement d’un centre LGBT+ dans chaque département d’Outre-mer, à l’occasion de l’anniversaire des 40 ans de la dépénalisation de l’homosexualité en France, le 4 août 2022.

D’ailleurs, à cet effet, c’est aussi une somme de 3 millions d’euros que le gouvernement a promis de pouvoir débloquer pour permettre de pérenniser lesdits nouveaux centres LGBT+ dans l’Hexagone et aussi en Outre-mer.

Aujourd’hui, à travers cette tribune, outre le grand public, nous interpelons les autorités et notamment les représentants de la DILCRAH en Guadeloupe, ainsi que les services compétents de la Préfecture, afin de prévenir toute tentative de captation financière organisée par le « Centre LGBT+ de Guadeloupe », qui est une coquille vide.

La récente marche des fiertés de Guadeloupe lancée à l’initiative entre autres du « Centre LGBT+ de Guadeloupe » n’a réunit que 6 personnes pour la plupart de passage en Guadeloupe, illustrant la supercherie d’un « objet juridique associatif » non représentatif.

capture d’écran
(25/07/2023)

Enfin, nous manifestons également notre inquiétude, car Lydie Siwsanker n’en est pas à sa première tentative de captation de fonds opportuniste. Sur facebook se trouve une page portant le nom de « Solidarité Guadeloupe Haïti », du nom d’une association qui a bel et bien existé, où elle demande des fonds (elle a très récemment changé le descriptif de cette page en introduction) en faveur des victimes LGBT+ du tremblement de terre des Cayes d’août 2021, sans que ses publications ne se rapportent le moins du monde aux victimes ou à Haïti.

Jean-Mardy Ketler, de l’Association des Professionnels Victimes de Différents Types de Discrimination (APVID) situé aux Cayes, dénonce également cette récupération honteuse ainsi que l’exploitation qui est faite des malheurs du peuple haïtien.

Signataires :

Pour son conseil d’administration, Leïla, présidente de Secret’s Out (Guadeloupe)

Mme Viviane Melyon-de France, présidente d’Amalgame Humani’s (Guadeloupe)

Mme Pierrette Pyram Ambrosio, présidente des Diivineslgbtqi+ Visibilité – Représentativité Afro-Carïbéen.nes LGBTQIA+ (Paris – Ile-de-France et diaspora)

M. Jean-Mardy Ketler, président de l’Association des Professionnels Victimes de Différents Types de Discrimination (Les Cayes ; Haïti)

M. Moïse Manoël-Florisse, journaliste chez Erasing 76crimes et natif de Guadeloupe (Paris – Ile-de-France)

M. Terrence Katchadourian, secrétaire-général de Stop Homophobie (Paris – Ile-de-France)

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