L’organisation non gouvernementale Mandela Center International (MCI) demande au Ministère de la Communication du Cameroun d’intervenir en faveur de J. Rémy Ngono, un journaliste camerounais accusé d’avoir des rapports homosexuels.

Dans une déclaration publique, l’organisation non gouvernementale Mandela Center International (MCI), basée au Cameroun, demande que Raoul Christophe Bia, un journaliste de la chaîne de télévision Vision 4, soit licencié en raison de son reportage caustique sur Ngono, originaire du village d’Ekoumdoum.
Le MCI dénonce l’appel à la haine et à la déstructuration sociale du reportage de Raoul Christophe Bia, journaliste de la chaîne de télévision Vision 4 et demande son licenciement. Les militants du MCI souhaitent que la chaîne soit condamnée pour la diffusion de ces images et pour son appel à la « dératisation » de la communauté anglophone du sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun.
Le MCI compare les programmes de Vision 4 aux émissions anti-Tutsi de la radio Mille Collines ayant contribué au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Pour son reportage sur Ngono, Bia s’est rendu à Ekoumdoum et a interviewé « les oncles imaginaires » de M. Ngono. Selon le MCI, ils auraient fait des allusions sur son orientation sexuelle et l’auraient comparé à un singe. Plusieurs habitants se sont plaints que Ngono avait abandonné son village natal.
Ngono vit actuellement en France, il commente régulièrement des matchs pour Radio Foot Internationale. La semaine dernière, il a été pris pour cible par le journal « l’Indépendant » car il serait homosexuel. À la Une du journal du 14 avril 2021, on pouvait lire : « Homosexualité : La double vie de J. Rémy Ngono ». L’auteur de cet article insinue que Ngono avait récemment subi une opération à l’anus et que ses médecins lui avaient demandé de s’abstenir de pratiquer l’anal pendant un an.
Le MCI accuse la chaîne d’avoir produit un reportage choquant, révoltant et contraire aux valeurs du journalisme. En effet, selon le MCI : « Le code de déontologie des journalistes stipule clairement que tout journaliste doit exercer une grande vigilance face à ce qui pourrait provoquer des réactions tribalistes, racistes, sexistes, homophobes, etc. »
En comparant le journaliste Ngono à l’homo-erectus, Vision 4 transgresse les lois camerounaises et les droits fondamentaux de la constitution camerounaise et de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
« Nous demandons le licenciement du journaliste Bia et la condamnation de Vision 4 » ajoute le porte-parole du MCI. « Le gouvernement du Cameroun doit faire le nécessaire pour prévenir et réprimer les violations de ces droits. Aussi, le Ministère de la Communication, le Conseil National de la Communication (CNC), l’Union de la presse francophone (UPF-Cameroun), l’Union des journalistes du Cameroun (UJC), le Conseil camerounais des médias (CCM) et les associations de journalistes doivent travailler ensemble pour que ces faits ne se reproduisent plus jamais » conclue-t-il.
« Nous demandons le licenciement du journaliste Bia et la condamnation de Vision 4 » ajoute le porte-parole du MCI. « Le gouvernement du Cameroun doit faire le nécessaire pour prévenir et réprimer les violations de ces droits. Aussi, le Ministère de la Communication, le Conseil National de la Communication (CNC), l’Union de la presse francophone (UPF-Cameroun), l’Union des journalistes du Cameroun (UJC), le Conseil camerounais des médias (CCM) et les associations de journalistes doivent travailler ensemble pour que ces faits ne se reproduisent plus jamais » conclue-t-il.