Pour les étudiant.es LGBTI, le retour sur les bancs de l’université rime avec discriminations. Les groupes de défense des personnes LGBTI, les aident à y faire face.

Par Courtney Stans
Après une longue phase de fermeture, consécutive aux mesures inhérentes à la lutte contre la propagation de la COVID-19, les étudiant.es reprennent le chemin des universités, non sans une certaine appréhension pour certain.es d’entre eux / elles. C’est notamment le cas des jeunes personnes LGBTI.
Les discriminations à l’endroit des personnes LGBTI existent sur la voie publique, dans l’espace politique, ainsi que dans les services d’accès à la justice et à la santé et tout compte fait, les écoles n’y échappent pas, quelque soit l’âge considéré.
Dans la majorité des cas, les étudiant.es appartenant aux communautés LGBTI souffrent d’un manque de confiance et d’un déficit d’estime de soi, ce qui entraîne un décrochage scolaire très important. Les cas de harcèlement scolaire et de renvois définitifs sont monnaie courante.
Selon Hervé, étudiant de 21 ans, en deuxième année à l’université de Yaoundé I : « le système éducatif est pensé par et pour les besoins des personnes hétéronormées cisgenres. L’Etat camerounais se désintéresse de nos problèmes d’inclusion vis à vis de nos groupes de pairs. Notre épanouissement et notre accomplissement universitaire sont la dernière roue du carrosse ».
Angela qui est élève en classe de terminale, ajoute : « je pense que les personnes LGBTI sont bien plus intelligentes que les autres. Ils devraient avoir droit à une réelle égalité des chances, mais cela implique de sanctionner tout comportement susceptible de freiner ou de porter atteinte à cet idéal ».
Des organisations telles que CAMFAIDS, Alternatives-Cameroun ou Humanity First Cameroun proposent des accompagnements et de la sensibilisation à l’endroit des chefs d’établissement et des étudiant.es, mais la tâche à accomplir est encore immense.
Outre le fait d’être ponctuel.le et studieux.se, plus que jamais en contexte homophobe, quand l’on est un.e étudiant.e LGBTI, il faut redoubler de vigilance et de discrétion, en évitant tout débat sur les questions de genre et de sexualité. Il faut au contraire toujours rester dans la maîtrise de soi et dans la maîtrise de l’expression de ses émotions, en prenant garde à ne jamais se risquer à des imprudences ou à des attitudes équivoques. Il en va de la sécurité des personnes concernées.
Courtney Stans ajoute:
« Pour la nouvelle année universitaire 2020-2021 , nous leur souhaitons BON COURAGE ».
L’auteure de cet article, Courtney Stans, est une journaliste camerounaise qui écrit sous un pseudonyme. Vous pouvez prendre attache avec elle, à info@76crimes.com.