Afrique subsaharienne

Les militants LGBTI créent un plan de sécurité au Cameroun

Unity, l’observatoire des droits humains au Cameroun, s’efforce d’améliorer la sécurité des personnes LGBTI du pays et de leurs défenseurs, qui ont été l’objet l’année dernière de près de 1320 cas répertoriés de violences.

Logo de la plateforme Unity

Par Courtney Stans

Près de 1320 cas de violences ont été répertoriés à l’encontre des personnes LGBTI l’an passé. Ces violences visent également les défenseurs des droits qui les accompagnent. Au regard de cette situation, la plateforme Unity avec l’aide de partenaires a organisé un atelier de 5 jours, dans le but de bâtir un plan de sécurité nationale et communautaire en faveur des personnes LGBTI et de leurs alliés.

Cette rencontre de travail des 34 organisations de la plateforme Unity s’est tenue à Yaoundé du 24 au 28 Août dernier, sous la conduite de quatre animateurs recrutés à cet effet.

La méthodologie adoptée a reposé en grande partie sur des témoignages, des observations quant aux difficultés rencontrées et des retours d’expérience. Il a fallu alors prendre en considération les causes endogènes et exogènes des violences, ainsi que les facteurs politiques actuels à l’oeuvre au Nord et à l’Ouest du territoire camerounais, en proie à des troubles.

Au cours de ces échanges ont été analysés les divers degrés de vulnérabilité de chaque groupe au sein des communautés LGBTI, notamment en ce qui concerne les personnes trans ou les lesbiennes. La sécurité numérique des organisations n’a pas non plus été négligée lors des ateliers.

Ces travaux collectifs ont permis de faire réémerger quelques rappels salutaires de sécurité qui ont été adressés à l’ensemble des participants en 7 points :

  • Eviter les sorties nocturnes avec des inconnu.es
  • Sensibiliser le public accueilli lors des actions quant à leurs droits et devoirs en société
  • Eviter les conversations portant sur des sujets sensibles
  • Proteger ses appareils numériques à l’aide d’un mot de passe fort
  • Ne pas garder des messages et images préjudiciables sur des supports numériques ou autres
  • Ne pas habiter un lieu non securisé
  • Avoir des frequentations discrètes

Face à la recrudescence des agressions, une riposte en 6 étapes a été décidée par les 34 organisations présentes. Elle se structure comme suit :

  • Collecte de l’information
  • Investigation puis analyse
  • Coordination avec la plateforme Unity
  • Signalement aux autorités
  • Suivi du signalement puis évaluation
  • Documentation des cas de violences

Des représentant.es des 34 organisations de la platforme Unity se sont réunis du 24 au 28 août dernier à Yaoundé, afin de réfléchir à des mesures de protection, face à la recrudescence des agressions LGBTphobes au Cameroun.

Ce plan servira de recommandation forte auprès des organisations membres de la plateforme, afin qu’elles le déclinent en fonction de la situation et des contextes locaux de sécurité.

Au sortir de cette longue rencontre de cinq jours, un plan national et communautaire de sécurité des personnes LGBTI et de leurs défenseurs a été adopté en assemblée. L’adaptation de ce plan en fonction du degré de vulnérabilité de chaque population-cible a constitué une grande première, saluée de toutes et tous.

Maintenant qu’une réflexion globale a été produite, le défi réside dans l’application à l’échelle locale des mesures prudentielles retenues par les organisations membres de la plateforme Unity.

L’auteure de cet article, Courtney Stans, est une journaliste camerounaise qui écrit sous un pseudonyme. Contactez-la à info@76crimes.com.

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