Le Gabon situé en Afrique centrale a adopté une loi contre les relations sexuelles entre personnes de même sexe, ce qui va à l’encontre de la tendance générale à l’abrogation de ces lois, au cours de ces dernières années. Avec l’ajout du Gabon, le nombre de pays dotés de lois anti-lgbt est de 73.

La nouvelle loi au Gabon a été adoptée en juillet de façon assez opaque, mais ce n’est que lors de son entrée en application en octobre dernier que le grand public en a été informé.
Cette loi prévoit une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois ainsi qu’une amende pouvant atteindre jusqu’à 5 millions de francs CFA (environ 7 600 euros).

Au printemps dernier, lorsque l’ILGA (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association) a publié une mis à jour concernant le rapport intitulé «State-Sponsored Homophobia», le nombre de pays ayant des lois anti-gay était en baisse de 24% par rapport à l’année 2006.
Le Gabon Review rapporte que la question de l’homosexualité « alimente les conversations depuis quelques années » , au moins depuis 2013, quand deux hommes avaient annoncé leur mariage. Le couple avait été arrêté puis remis en liberté. Le procureur Sidonie Flore Ouwé avait déclaré qu’«il n’y avait pas eu de mariage d’un point de vue juridique.»
La relation entre les deux hommes avait duré quelques années avant qu’ils ne décident de célébrer leur union de façon informelle. A l’époque, le procureur a souligné qu’il s’agissait de personnes majeures et qu’«il n’y avait aucune disposition dans le Code pénal gabonais relative à des actes sexuels entre adultes du même sexe. »
Dans son dernier rapport relatif aux lois homophobes dans le monde, l’ILGA déclare que les nouvelles émanant du Gabon sont « très préoccupantes. »
L’ILGA ajoute: « au lendemain de la promulgation par le Gabon de son nouveau Code pénal, il a été signalé que la Guinée équatoriale voisine était en train de préparer un projet de loi analogue qui pénaliserait également les activités sexuelles consensuelles entre personnes de même sexe.»
Ces dernières années, plusieurs pays ont abrogé leurs lois anti-homosexuelles. A Trinidad et Tobago, la Haute-Cour de justice a annulé la loi anti-sodomie en vigueur, en 2018; en Inde également, en 2018, la Cour Suprême a abrogé des dispositions juridiques similaires vieilles de 158 ans ; l’Angola de son côté a adopté un nouveau code pénal sans disposition homophobe en janvier 2019; enfin la Haute-Cour du Botswana a annulé une loi anti-gay dans le courant de l’année 2019.
A l’inverse, le Tchad a adopté une loi homophobe en 2017 et la Haute-Cour de justice du Kenya a refusé de supprimer une loi contre la sodomie en mai 2019.