Afrique subsaharienne

Cameroun : une réponse à la transphobie et un outil d’empowerment

La création du Réseau Indépendant TransAfricain au Cameroun est une réponse à la transphobie et un outil d’empowerment.

Image d'Alexa Hoffmann et l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Image d’Alexa Hoffmann et l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Par Steeves Winner

La communauté transgenre en Afrique n’a jamais été très structurée, ni très visible. Toujours considérées comme des parias, les personnes transgenres sont régulièrement victimes de discriminations liées à l’expression de leur identité de genre.

C’est ce qui explique qu’elles soient les plus exposées aux violences physiques et psychologiques dans la société. Pourtant elles renferment une substantielle capacité d’empowerment.

Parmi les organisations communautaires d’Afrique et du Cameroun en particulier, les organisations transgenres étaient les moins structurées à cause de leur manque de visibilité.

Toujours associées aux actions menées par les gays et les lesbiennes, les organisations transgenres au Cameroun ne bénéficiaient jusqu’à lors d’aucune marge d’autonomie pour mener à bien des activités qui leur soient propres.

Cependant, quelques évolutions positives comme l’identification des personnes transgenres par le Plan Stratégique National de lutte contre le VIH/Sida, ont permis d’en faire un public-cible, en raison de leur très grande vulnérabilité. Dernièrement, plusieurs enquêtes portant sur ce public prouvent d’ailleurs qu’il est très fortement touché par l’extrême pauvreté et l’exclusion, ce qui ajouté aux violences et aux discriminations transphobes accroît son exposition au VIH/Sida.

De ce constat est né récemment le RITA (Réseau Indépendant TransAfricain), afin de développer des capacités d’actions d’empowerment et de leadership. Il s’agit d’un remarquable travail de collaboration communautaire transgenre entre les organisations camerounaise Transamical et Transigeance, parmi d’autres.

Ce réseau s’intéresse principalement aux problèmes que rencontrent les personnes transgenres, en termes de reconnaissance de leurs identités de genre, mais aussi en termes d’accès à la santé, à l’éducation ou aux services de justice.

Ce réseau agira également pour mener un véritable travail de plaidoyer, de sensibilisation et de formation avec les leaders transgenres, afin qu’ils puissent porter des actions concrètes et tangibles en faveur de la réduction des violences et des discriminations transphobes.

Selon les mots de la présidente de RITA : « Nous avons fondé un espace dédié essentiellement aux besoins et aux problématiques des personnes transgenres du Cameroun. Nous pensons désormais être mieux structurés pour montrer ce dont nous sommes capables. »

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Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.com.

Moïse Manoel, le rédacteur de cet article, vit a Paramaribo au Suriname ou il effectue ses recherches. Il est en doctorat de sociologie de l’Université des Antilles. Son champ d’études et de recherches sont les homophobies et les néocolonialités dans l’aire du Plateau des Guyanes en Amérique du Sud.

Article édité aussi par Bruno Agar, membre du African Human Rights Media Network, docteur de l’université Paris-Saclay Evry-Val-d’Essonne. Bruno s’intéresse aux problématiques médiatiques contemporaines, en particulier dans le contexte africain.

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