Afrique subsaharienne/International

Cameroun : formation des médecins à une spécialisation en proctologie

Alternatives-Cameroun, l’une des plus anciennes organisations de défense des droits humains et de lutte contre le VIH/SIDA auprès des personnes LGBTI du Cameroun a entrepris de former des médecins pour une prise en charge proctologique des personnes LGBTI au sein des centres de santé communautaires.

Par Steeves Winner

Le niveau d’homophobie au Cameroun représente un obstacle à l’accès aux services de soins pour les personnes LGBTI. Pourtant, elles expriment des besoins de santé, en particulier concernant les condylomes ou des problèmes de déchirures de la marge anale.

Bistouri électrique

Au côté du VIH/Sida qui a un taux de prévalence de 3,4% dans la population générale et de 20,6% chez les HSH (25,7% à Douala et 45% à Yaoundé), selon IBBS 2016 ; nous avons aussi une prévalence de mictions douloureuses de l’ordre de 12% au sein de la population HSH et de 9,0% concernant les lésions génitales et anales (PSN 2018-2022).

C’est à cet effet qu’Alternatives-Cameroun a mobilisé des médecins opérant dans le champ de la santé communautaire afin d’améliorer l’offre de soins en proctologie à destination du public HSH, notamment.

La formation s’est tenue à Yaoundé durant cinq jours. Elle portait sur le diagnostic médical et la lutte contre les discriminations. Les médecins se sont montré.es particulièrement enthousiastes et intéressé.es à la prise en charge proctologique auprès des patient.es issu.es des groupes LGBTI.

En dépit du succès de cette formation, Alternatives-Cameroun a souligné certains freins à la mise en place de cette offre de soins auprès des personnes LGBTI, notamment en termes de disponibilité des infrastructures, de matériel et de financements : lits de consultation, escabeaux, bistouris électriques, lampes froides, autoclaves, anuscopes métalliques, Anyospray 29 10ml, ainsi que de la Xylocaïne, le tout pour une valeur globale estimée à près de 15 000 000 FCFA.

Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Contactez le à steeves.w@yahoo.com.

Moïse Manoel, le rédacteur de cet article, vit entre la Guyane française et Paramaribo au Suriname où il effectue ses recherches. Il est en doctorat de sociologie de l’Université des Antilles. Son champ d’études et de recherches sont les homophobies et les néocolonialités dans l’aire du Plateau des Guyanes en Amérique du Sud.


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