Foi et religion

Cameroun: ‘Homme de Dieu’ pris en flagrant délit, tué

Un commerçant pieux du nord du Cameroun est surpris en flagrant délit avec un jeune amant. Outrés, ses voisins le tuent dans le marché central de la ville, rapporte un activiste local.

Par Steeves Winner

La localisation de la ville de Maroua au Cameroun. (Carte de Wikipedia)

La localisation des villes de Maroua et Garoua au nord du Cameroun. (Carte de Wikipedia)

Diallo (pseudonyme), un activiste des droits humains vivant à Maroua, rapporte:

Il s’agit d’un couple homosexuel surpris en plein ébats amoureux dans un magasin au marché central de Maroua en fin d’une matinée en octobre.

L’homme plus âgé dans le couple est Goche Lamine, la trentaine plus connu comme Oustaz (appellation donnée à celui qui a terminé l’étude du Coran).

Grossiste en médicament de la rue, ce Nigérian d’origine pratiquait le commerce depuis des années, confie le tenancier du magasin voisin du sien. Seulement, personne ne soupçonnait ses penchants sexuels.

«On ne l’avait jamais vu en action. Surtout qu’il se cachait sous un style vestimentaire religieux et un comportement pieux » , dit-il.

Goche Lamine est pris la main dans le sac avec Sanda, âgé de 17 ans, un élève en classe de seconde dans un lycée.

La foule est alertée par un enfant de la rue criant « Samaroka! Samaroka » (« homosexuel » en Fulfuldé, la langue locale). Elle s’est alors précipitée sur les deux compagnons et s’est mise à leur jeter des pierres.

Les autres commerçants musulmans se sont violemment irrités du comportement de l’oustaz «qui se disait homme de Dieu alors qu’il s’adonnait à l’homosexualité » .

Un des proches affirme que Goche Lamine «a chassé sa fiancée à deux mois du mariage parce que cette dernière avait promis dénoncer sa pratique » .

La dépouille de Goche Lamine a été abandonnée par les commerçants musulmans. Ce sont des chrétiens qui l’ont finalement enterré.

Le jeune élève, lui, a été conduit chez le chef traditionel de quartier. Au moment où nous allions sous presse, le chef et ses conseillers n’avaient pas encore divulgué la punition réservée au jeune.

Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.

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