Par Colin Stewart, rédaction en français par Denis LeBlanc
(Also published in English)
Le 14 mai, à Fqih Bensalah, au Maroc, six hommes ont été condamnés à des peines allant jusqu’à trois ans en prison pour être homosexuel et pour des actes liées au sexe et à l’alcool.
Le verdict a coïncidé avec une campagne pour l’abrogation de la loi anti gay au Maroc.
Les six hommes ont été arrêtés et accusés le 17 avril, poursuivis pour «homosexualité», «incitation à la prostitution» mais aussi pour «ivresse sur la voie publique» et «conduite en état d’ébriété», a affirmé Ahmed Amine Chaabi, de la Ligue marocaine de défense des droits de l’homme (LMDDH), selon l’Agence France-Presse/Le Monde.

Cliquez sur l’image pour la liste (en anglais) du blog des 168 + personnes en prison ou en attente de jugement pour l’homosexualité.
Le site de nouvelles marocain H24info a rapporté qu’un des homme a été condamné à trois ans de prison sans possibilité de libération, ce qui est la peine maximale en vertu de la loi anti gay au Maroc. Un autre a été condamné à deux ans sans libération conditionnelle; deux autres, à deux ans avec la possibilité de libération conditionnelle; enfin, les deux autres, pour un an de prison chacun, avec la possibilité de libération conditionnelle.
Le tribunal a ordonné leur expulsion de la ville une fois leurs peines purgées, «conformément à l’article 41 de la loi pénale marocaine.»
Les six hommes ont été arrêtés suite à la plainte du père d’un des accusés contre trois des membres du groupe. Il les accusait d’encourager son fils de 19 ans de devenir homosexuel et disait qu’ils avaient une influence sur le comportement de son fils et sur ses études, Chaabi dit, tel que cité dans Al-Akhbar.
Le verdict a coïncidé avec la diffusion du vidéo «L’amour n’est pas un crime» qui faisait partie d’une campagne pour l’abrogation de la loi anti gay au Maroc. Al-Akhbar dit:
Des militants de la société civile marocaine se prononcent en faveur d’une dépénalisation de l’homosexualité à la vidéo «L’amour n’est pas un crime» diffusée à l’approche de la Journée internationale contre l’homophobie le 17 mai, par le groupe Aswat («Voix» en arabe)
«Les gens ont le droit de faire leur choix, de faire ce qu’ils veulent avec leur corps, tant qu’ils ne nuisent pas aux autres» a déclaré l’écrivain Abdallah Bida.
Mais les membres du Parti de justice et développement (PJD), le parti islamiste qui dirige le gouvernement, ont vivement critiqué la campagne.
Amina Maâ Al Aynin, intervenant au Parlement, a demandé au ministre des affaires islamiques d’agir contre «Ces messages, qui font l’éloge de l’homosexualité, ne nuisent pas seulement à notre référentiel musulman mais constituent une infraction à la loi.»