Jérémie Safari, directeur de Rainbow Sunrise Mapambazuko (une association de défense des droits des minorités sexuelles et de genre), prend la parole sur 76crimes pour tirer la sonnette d’alarme, alors que le conflit au Nord-Kivu va en s’intensifiant.

Si le conflit entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda s’aggrave, il ne fait pas disparaître l’homophobie qui poursuit les personnes LGBT+ jusque dans les camps de civils déplacés.

Cette guerre qui dure depuis 30 ans s’explique en grande partie pour le contrôle des richesses minières de la région qui regorge de coltan (60% à 80% des réserves mondiales), utile à la fabrication des téléphones et des ordinateurs.

Jérémie Safari : « Depuis quelques mois des massacres d’ampleur ont repris dans le Nord-Kivu ainsi qu’en Ituri, provoquant des déplacements de villageois qui fuient vers Goma, la grande agglomération de la région.

De nombreux camps de déplacés y voient le jour où la population manque de tout : eau potable, nourriture, médicaments. D’ailleurs, les risques d’épidémies et de choléra sont plus importants que jamais, en dépit du travail de Médecins Sans Frontières, sur place.

Le 17 février dernier, nous avons été alerté par le suicide d’une lesbienne qui a mis fin à ses jours après avoir subi un viol dans le camp de Kanyarushinya.

Aussi, nous sommes avisés de l’ostracisme et des agressions que vivent près de 58 personnes LGBT+ déplacés que nos équipes ont pu recenser dans le région, puisque nous avons un bureau à Goma.

Actuellement, au Sud-Kivu, à Bukavu, au siège de notre ONG, nous ressentons également l’onde de choc de la crise humanitaire depuis quelques semaines et ce sont 21 déplacés issus de la communauté que nous hébergeons temporairement dans nos locaux, sur des matelas, dans des conditions précaires.

Nous espérons que les tractations diplomatiques et les pressions sur le Rwanda voisin aboutiront à une trêve ou à un cessez-le-feu, afin de donner un répit aux populations civiles.

Cependant en attendant la fin des combats, nous avons besoin de votre soutien, pour nourrir, loger et soigner les personnes que nous accueillons en ce moment, tout en anticipant que ces flux ne se tariront pas avant quelques mois ».

Si vous souhaitez pouvoir prendre contact et attache avec Rainbow Sunrise Mapambazuko en vue de les soutenir, vous pouvez leur écrire ici.