Afrique subsaharienne

« Advocacy Competition » : un nouveau défi communautaire au Cameroun

Les militants des droits humains au Cameroun ont trouvé un nouveau moyen d’affiner leurs compétences : un concours de plaidoyer.

Les membres de l’équipe de Sourire de Femmes travaillent sur leur présentation pour la « Advocacy Competition » .

Par Courtney Stans

Jean Jacques Dissoke, responsable plaidoyer d’Alternatives-Cameroun, introduit le concours.

Afin de valoriser l’expertise communautaire des organisations de défense des droits humains, Alternatives-Cameroun a initié une activité nouvelle, « Advocacy Competition » , visante à rapprocher les organisations de femmes, enfants, usagers de drogue, personnes LGBTI et autres personnes vulnérables dans le but de travailler ensemble.

Cette initiative, la première du genre, a été soutenue par l’organisation internationale GIZ via le programme PASSAR.

Les populations clés au Cameroun font face à plusieurs inégalités qui conduisent à un environnement  de stigmatisation et de discrimination. C’est dans cette optique que des efforts sont déployés tant par l’Etat du Cameroun que les organisations internationales et même les organisations à base communautaire pour une réponse active contre les violences basées sur le genre en direction des populations clés.

Seulement, nous avons constaté que depuis plusieurs années les organisations   évoluent en rang dispersé pourtant mènent le même combat. C’est dans cette optique que ALTERNATIVES Cameroun  a organisé une compétition de plaidoyer qui a réuni 10 organisations  afin de militer pour une meilleure cohésion sociale surtout en ces temps de pandémie à corona virus. Cette compétition s’est tenue du 06 au 10 Décembre 2021 à Yaoundé.

Au terme de l’appel à candidature lancé, nous avons enregistré 10 organisations suivantes :

  • Humanity First Cameroon Plus,
  • Défenseurs Sans Frontières (DSF),
  • Sourire de Femmes,
  • Association de lutte contre les violences faites aux femmes,
  • Horizon femmes,
  • Association des femmes leaders,
  • EVICAM,
  • ROCHE HOPES,
  • TAHBE, et
  • Transigeance féministe
Une présentation au jury du concours de la « Advocacy Competition » . (Photo de Canal24)

Le jury était composé de cinq membres — Maitre Michel TOGUE; Dr Fred MBEDI, juriste, enseignant de droit à l’Université et président du jury; Julie NGANDO  d’Alternatives Cameroun; et deux magistrats. Les différentes équipes ont présenté sous des thématiques diverses notamment la défense des droits humains en période de Covid-19, l’accès à la santé des populations clés et une simulation de plaidoyer en direction du Ministre de la Justice et du Ministre de la Santé Publique.

Sous la lumière des medias notamment camera de couverture, radio, presse écrite et télévision, chaque organisation a ardemment défendu son projet de plaidoyer à chaque niveau de la compétition –notamment phase éliminatoire, demi-finale et finale.

Leurs travaux ont été critiqués sur le plan du fond et de la forme. Il  leur a été reproché à  de ne pas avoir de plan de présentation, de mieux planifier le budget et le suivi évaluation de bien formuler le message, que les activités énumérées concordent avec les objectifs. 

Apres la phase des éliminatoires, le thème de plaidoyer soumis à leur étude lors de la demi-finale était les stratégies de lutte contre l’hésitation vaccinale au Cameroun. Ils avaient pour tâche de parler de la démédicalisation de l’approche vaccinale COVID 19 à travers l’implication des acteurs communautaires dans le processus vaccinal. Chaque équipe a fait sa présentation Power Point et devait mener les activités sur la base d’un budget de cinq millions de francs CFA (environ 7670 euros) . 

A l’issu de ces présentations, il a été demandé aux groupes de mieux choisir les cibles auxquelles ils adressent leurs plaidoyers et mieux encore de prendre en compte la loi en vigueur au Cameroun pour pouvoir atteindre les objectifs voulus. Après cette phase Humanity First Cameroon Plus et  Défenseurs Sans Frontières ot été retenus  pour la phase finale.

Le thème de plaidoyer à la finale était entreprendre une scène pratique de plaidoyer en direction du ministre de la justice et ministre de la santé pour l’accès aux soins et la réduction des violences  en faveur des populations clés et vulnérables.

Le dernier jour consacré à la finale a été marqué par la présence de toutes les autres équipes dans le but d’encourager les deux meilleures équipes de la compétition. Les activités ont débuté à onze heures par la présentation par Jean Jacques DISSOKE, le responsable plaidoyer d’Alternatives-Cameroun de Yaoundé.

Les équipes ont été appelées pour le tirage au sort. La première équipe à passer devant le jury était DSF. Les présentations de la finale étaient différentes de celles des autres journées à cause  du contenu  de la présentation  et de la durée de la présentation. Avant de présenter leur plan de plaidoyer ils devaient d’abord présenter leur organisation  ce dans quoi ils travaillent.

Le scénario a été le même pour la deuxième équipe celle de Humanity First Cameroon Plus.

Les membres de l’équipe de Humanity First Cameroon Plus travaillent sur leur présentation.

Les analyses  du jury ont été les mêmes à savoir ne pas toujours mettre la défense des droits des LGBT en avant mais plutôt privilégier la défense des droits humains en général à cause du cadre juridique qui prévaut au Cameroun. A l’issue des délibérations, Humanity First Cameroon Plus a été déclaré vainqueur de la compétition. Le trophée et un parchemin prévu à cet effet leur a été remis par le président du jury. DSF quant à lui occupe la deuxième place.

D’autres prix ont été prévus par l’équipe d’organisation comme : le prix du meilleur engagement communautaire (attribué à l’Association Femmes Leaders et Horizons Femmes) et le prix du plus beau plaidoyer (attribué à l’association Sourire de femmes).

Jean Jacques DISSOKE, coordonnateur du projet, déclare : « le but de cette initiative est d’initier une collaboration entre les organisations de défense des droits humains afin de travailler ensemble sur des thématiques communes de plaidoyer. Arrivés au terme de cette première edition, nous interpellons les partenaires techniques et financiers et autres mécènes pour mieux soutenir cette compétition au niveau régional et international et pouvoir cultiver un esprit de collaboration et de synergie pour un plaidoyer efficace. »

L’auteure de cet article, Courtney Stans, est une journaliste camerounaise qui écrit sous un pseudonyme. Contactez-la à info@76crimes.com.

Logos des organisations qui ont participé à la « Advocacy Competition » .

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