Par Courtney Stans
En plein échange téléphonique avec les partenaires internationaux ainsi que les acteurs diplomatiques du Cameroun et d’ailleurs au sujet des violations des droits des minorités sexuelles et de genre. Le directeur exécutif de la CAMFAIDS voit sa ligne téléphonique suspendue.
A la suite de la condamnation des deux jeunes transgenres à 5 ans de prison ferme et des amendes à payer, soit SHAKIRO et PATRICIA. Sans passer sur la recrudescence des violences et violations faites aux minorités sexuelles et de genre au Cameroun. Sujet à polémique qui alimente la toile sociale au Cameroun et dans le monde entier.
Le Directeur Exécutif de la Cameroonian Foundation for AIDS « CAMFAIDS », Nickel LIWANDI, prenant part à une réunion stratégique avec les partenaires internationaux mais aussi les acteurs diplomatiques. Réunion au cours de laquelle il présentait le rapport annuel de violences faites aux minorités sexuelles et de genre au Cameroun mais aussi faisant un commentaire sur la condamnation de Patricia et Shakiro.
Il déclare : « ma ligne téléphonique a subitement été suspendue au cours de ma communication le 18 mai dernier alors que j’avais déjà partagé le rapport de condamnation de Shakiro aux acteurs diplomatiques et acteurs de la communauté internationale via mon téléphone. Nous abordions donc la conversation sur cette condamnation arbitraire et sans fondement aucun. Depuis lors j’ai contacté les agents en charge de la communication à l’instar de l’opérateur Orange Cameroun qui ne cessent de me tourner en bourrique sans suite logique. Ma ligne a été suspendue sans motif et sans avertissement. Cette situation s’est également produite il y’a de cela quelques temps chez un autre défenseur qui communiquait sur les cas de violences au Cameroun avec les partenaires internationaux »
Il pense que sa ligne téléphonique a été mise sous écoute et elle a été supprimée à cause des informations sensibles sur les violences faites aux personnes LGBTI qu’il communiquait aux acteurs diplomatiques et communauté internationale. Pourtant, il a réglé toutes ses factures et procédures d’abonnements. Au Cameroun, l’accès à une puce téléphonique obéit à un processus bien défini notamment l’identification valide et le paiement de la puce.
Actuellement, Il craint pour sa sécurité car cela signifie qu’il est surveillé par les éléments de renseignements du Cameroun. Il est dorénavant exposé à tout acte de violences et pire encore. Il craint pour sa vie.
Depuis lors, la ligne téléphonique du directeur exécutif de la CAMFAIDS n’a pas pu être rétablie. Il est alors coupé de toute conversation téléphonique et n’a recours qu’à WhatsApp pour le moment afin de contacter ses proches.
Voilà la réalité des défenseurs des droits humains dans un pays au climat homophobe.
L’auteure de cet article, Courtney Stans, est une journaliste camerounaise qui écrit sous un pseudonyme. Contactez-la à info@76crimes.com.