Cameroun : un séminaire de formation auprès d’observateurs des violations des droits humains, porte sur la protection des données et des personnes.

Séminaire de juin 2020 sur la sécurité des activistes et les droits humains au Cameroun.
Par John Enama
Au Cameroun, des dizaines d’observateurs des violations des droits humains et de travailleurs sociaux se sont réunis le mois dernier, pour être sensibilisés aux problèmes de sécurité des données et des personnes, en dépit du contexte de crise sanitaire lié à la pandémie de la COVID-19.
1380 signalements d’atteintes à l’intégrité physique et morale des personnes LGBT ont été recensés au Cameroun, en 2019. Il s’agit ici de violences fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression des caractéristiques sexuelles. Pourtant, le Cameroun a ratifié la Déclaration universelle des droits de l’homme. En outre, on peut relever que ces violences s’exercent, alors que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples exige le respect des droits individuels de chaque citoyen.
Humanity First et Alternatives-Cameroun en collaboration avec d’autres organisations locales de défense des droits des personnes LGBT, ont dressé un état des lieux exhaustif de ces violences LGBTphobes, au sein de leur dernier rapport annuel.
Dans ce contexte, un des leviers pour favoriser l’inclusion est le projet Prides-CM, soutenu par l’Union européenne. C’est un projet destiné aux minorités sexuelles, visant à soutenir l’empowerment, la diversité ainsi que l’égalité, plus largement au Cameroun. Le projet Prides-CM est piloté par trois organisations communautaires locales (Humanity First Cameroon, Alternatives Cameroon et Working for Our Wellbeing).
Dans le cadre de ce projet, 30 activistes faisant du plaidoyer en faveur des droits humains ont assisté à un atelier du 3 au 5 juin dernier à Douala.
Au cours du séminaire, les thèmes abordés traitaient des questions d’identité de genre et d’expression de genre. De plus, les participants ont également appris de nouvelles techniques d’animation de collectifs, avec notamment des boites d’images, des vidéos ou des jeux en ligne.
Ce séminaire a également permis de renforcer la compréhension des activités de plaidoyer par les travailleurs sociaux, afin de les sensibiliser aux processus de collecte des données qui permettent d’objectiver les cas de violations des droits des personnes. C’est cette objectivisation qui permet de consolider le plaidoyer. Mais il était aussi question de sécurité.
Yves Tonkeu, coordinateur du plaidoyer à Humanity First Cameroun, explique : « la sécurité des données collectées implique aussi celle des individus, car c’est de la sécurité de ceux qui effectuent des recueils d’information que dépend l’obtention des données du terrain ». Il est important que chaque observateur procède à une évaluation des risques avant toute enquête sur des cas de violations des droits humains », a-t-il ajouté.
L’auteur de cet article, John Enama (un pseudonyme), est un activiste et un défenseur des droits humains au Cameroun.
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