Afrique subsaharienne

Cameroun : Une famille rejette leur fille transgenre

Une jeune militante transgenre au Cameroun est chassée de sa maison familiale à cause de son identité de genre. Sans abri, elle a besoin d’aide.

Par Courtney Stan

Pour sa sécurité, la photo de Nini n’inclut pas son visage. (Photo par Courtney Stan)

Agé de 22 ans révolus, NINI (pseudonyme) est une jeune transgenre activiste au sein de la communauté LGBTI du Cameroun précisément dans  la ville de Yaoundé où elle vivait encore avec ses parents jusqu’à l’année dernière.

Une étudiante dans une université de la place, NINI est très intelligente et démontre une volonté manifeste à poursuivre son éducation.

NINI est née mâle, mais s’identifie comme une femme. Elle est attirée sexuellement par les hommes.

En Octobre 2019 elle est chassée de la maison familiale par sa maman à cause de la découverte de son identité de genre. Malgré tous ses retours, requêtes et plaidoyers menés, toutes les portes lui sont fermées. Par la même occasion, sa famille qui supportait toutes les charges financières liées à sa scolarité se désengage totalement.

NINI dit :

«  Je me suis retrouvée toute seule sans aide aucune, perdue dans ma vie. Quelques fois, j’ai même simulée des maladies pour attirer l’attention de la famille mais elle n’a jamais voulu savoir comment je vais. A ce moment, j’ai compris que tout était fini et je ne pouvais plus compter sur eux.

Apres une rencontre avec un prestataire de soins où j’ai pris l’initiative de faire mon test de dépistage, je découvre que je suis positif au VIH et je décide de me renfermée totalement.

Les discriminations endurées à cause de mon orientation sexuelle ajoutée ma séropositivité n’étaient pas une situation facile. Je vivais chez une amie dans un cadre étroit à l’université où je fréquentais. Les études étaient arrêtées pour défaut d’argent et je devais suivre mon traitement. Seulement, je n’y parvenais pas car mon alimentation n’était pas consistant et régulièrement j’avais les vertiges, crises gastriques, fatigues, vomissements et autres.

Alors pendant un moment j’ai du arrêter de prendre mes ARV car ces médicaments me menaçaient fortement à cause de l’absence d’une bonne alimentation.

Malgré tout, je ne pouvais plus me rapprocher de ma famille, j’étais devenue seule au monde et persona non grata. Depuis déjà 4 mois, je vis sans domicile fixe où je passe les nuits chez des amis quand l’opportunité se présente.

J’ai besoin d’aide pour prendre une petite chambre et ouvrir une activité commerciale où je pourrais gagner de l’argent , me nourrir et bien suivre mon traitement »

Nini a sollicité les conseils d’une association de plaidoyer transgenre, mais au Cameroun il n’est pas facile pour les personnes transgenres de trouver un emploi et gagner leur vie décemment.


L’auteure de cet article, Courtney Stans, est une journaliste camerounaise qui écrit sous un pseudonyme. Contactez-la à info@76crimes.com.

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