Afrique subsaharienne

Cameroun : Un rapport révèle une baisse des violences anti-LGBTI. Est-ce exact ?

Publication du dernier rapport annuel portant sur les violences faites aux minorités sexuelles et de genre au Cameroun

COMMENTAIRE

Par Jean Jacques Dissoke

Le Cameroun est-il devenu désormais un endroit beaucoup plus sûr pour les personnes LGBTI ?

C’est une question soulevée par la publication du dernier rapport annuel sur les violences et les violations des droits de l’homme contre les personnes LGBTI en 2023.

Le rapport a été publié le 21 mai par la plateforme Unity, un organisme de surveillance des droits de l’homme dont les membres comprennent des dizaines d’organisations camerounaises de défense des droits des personnes LGBTI.

Le rapport en l’état dresse un bilan de 1 878 incidents en lien avec des abus et des agressions, soit une baisse de 36 % par rapport à l’année précédente (2 925 incidents).

Aussi, on observe que les personnes transgenres sont les cibles les plus fréquentes d’attaques, suivies par les hommes gays.

Une partie de cette baisse peut être due au fait que les organisations régionales de défense des droits LGBTI ont rencontré des problèmes de collecte et de compilation de données. Ainsi, par exemple, le nouveau rapport ne prend plus en compte les données sur les discours de haine ou de violence dans le secteur de la santé, alors que c’était le cas antérieurement.

Il est clair que cela ne remet nullement en cause le dur travail mené par les défenseurs des droits humains au Cameroun, en vue de réduire les cas de violences homophobes et transphobes.

D’ailleurs, certaines mesures sont en cours pour pouvoir remédier à des lacunes de collecte, grâce au travail de diagnostic en cours mené par One Advocacy Africa qui prévoit de renforcer le réseau d’intervention d’urgence de Rail KP.

Alougou Laetitia, coordinatrice exécutive d’Unity, poursuit : « Nous allons également mettre en place un mécanisme pour améliorer la réponse des organisations locales, face aux situations de violences basées sur le genre », a-t-elle déclaré.

Jean Jacques Dissoke, l’auteur de cet article, est un activiste camerounais. Contactez-le à info@76crimes.com.

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