
Alphonse Mihigo, un militant des droits LGBT issu de la République Démocratique du Congo, a été hospitalisé après une agression survenue mi-novembre, alors qu’il battait campagne contre le ministre de la Justice, Constant Mutamba, au nom d’une ONG dénommée Action pour la Lutte Contre l’Injustice Sociale (ALCIS).
Pour rappel, Constant Mutamba, l’actuel garde des Sceaux du Congo-Kinshasa, a ordonné aux procureurs de traduire en justice les homosexuels, bien qu’il n’y ait strictement aucune loi qui condamne l’homosexualité dans ce pays.
Aussi, adoncques qu’il était député avant d’être promu ministre de la Justice, Constant Mutamba avait proposé sans succès un projet de loi anti-LGBT qui aurait imposé des peines de prison allant jusqu’à 15 ans pour les contrevenants.
La publication du journal en ligne Notabilité Afrique a rendu compte de l’agression survenue le 14 novembre dernier dans l’article ci-dessous, en date du 27 novembre.
RDC : Un activiste militant pour les droits humains LGBTQI+ agressé et battu à Bukavu dans la province du Sud-Kivu
Alphonse Mihigo est défenseur des droits humains LGBTQI+ engagé dans la lutte sans merci que l’humanité toute entière livre contre les violations des droits de l’homme, les inégalités et injustices.
En date du 14 novembre 2024, Alphonse Mihigo a été victime d’une agression physique barbare par un groupe d’hommes inconnus.
L’incident s’est produit à 21 heures de Bukavu. Alors qu’il venait de clôturer son émission radio, en quittant le studio, Alphonse a été appréhendé par des hommes non autrement identifiés, qui l’ont battu et lui ont arraché tout ce qu’il possédait, entre autres un ordinateur, 2 téléphones et porte-monnaie.
Le nom de la radio c’est FAN FM, la seule radio de la Ville de Bukavu ayant accepté d’accorder un espace aux organisations de la société civile LGBTQI+ pour sensibiliser la population locale aux droits humains à l’acceptation et à l’inclusion des personnes LGBTQI+.
Il y a de cela quatre jours, depuis le 12/11/2024, Alphonse Mihigo mène une Campagne médiatique, il anime des émissions d’éveil citoyen sur les persécutions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre et crimes de haine dont sont victimes au quotidien les personnes LGBTQI+ à la suite de l’annonce des mesures et décisions du Ministre de la Justice pour la poursuite des homosexuels sur tous les territoires Congolais.
Peu avant, Mihigo a publié un article intitulé « Cri de secours urgent : la RDC n’a pas de loi anti-homosexuelle, mais le nouveau Ministre de la Justice exige quand-même la répression ». Il est important de préciser ici que les interventions menées par Alphonse Mihigo aux médias s’inscrivent dans une démarche légitime amorcée par des organisations de la société civile LGBTQI+, qui consistent à inviter les groupes de la société civile à faire entendre aussi leurs voix contre les crimes de haine et les persécutions sexistes favorisés par ces mesures et décisions du Ministre de la Justice.
Ainsi, Mihigo se bat pour mobiliser les signatures d’engagement auprès des organisations communautaires, des acteurs de la société civile et défenseurs des droits de l’homme pour soutenir une lettre ouverte à soumettre au Président de l’Assemblée Nationale à Kinshasa.

La lettre exhorte les parlementaires à lancer une interpellation au Ministre de la Justice pour retirer officiellement ses injonctions qu’il a donné au Procureur général près la Cour de Cassation afin poursuivre et arrêter les homosexuels.
Dans sa compagne de mobilisation des signatures de soutien, l’investissement de l’activiste et militant pour les droits humains LGBTQI+, Alphonse Mihigo vise essentiellement la création d’une communauté des luttes partagées pour mettre fin aux violences homophobes, aux crimes de haine anti-LGBTQI+ et aux persécutions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre pour que les personnes LGBTQI+ accèdent à une justice significative.
Ces mesures et décisions du Ministre de la Justice ont déjà fait un nombre important de victimes parmi les citoyens Congolais LGBTQI+ au Sud-Kivu, avec des enlèvements, des arrestations arbitraires et d’autres abus des droits de l’homme. A l’heure qu’il est, 2 membres de la communauté LGBTQI+ sont actuellement incarcérés à la prison centrale de Bukavu. Ils sont accusés gratuitement pour faire l’apologie de l’homosexualité.
Présentement, l’état de santé physique et mentale d’Alphonse Mihigo laisse à désirer. Il est interné dans une structure médicale de la place pour les soins et traitements.
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