Le gouvernement militaire, qui dirige le Burkina Faso depuis 2022, a adopté une mesure visant à interdire l’homosexualité, lors d’une modification du code de la personne et de la famille adoptée par décret.

Plus exactement il est stipulé que « Dorénavant l’homosexualité et les pratiques assimilées sont interdites et sont punies par la loi ». Par conséquent, il reviendra aux députés de l’Assemblée législative de transition de décider des sanctions encourues.

Pour rappel, jusqu’alors, le Burkina-Faso n’avait aucune disposition particulière envers les personnes LGBT+ et il s’agit d’une situation inédite dans ce pays enclavé. Ce tour de vis répressif intervient alors qu’en août dernier, le Haut Conseil de la communication du gouvernement qui régule les médias avait émis une « interdiction de diffusion de chaînes de télévision faisant la promotion de l’homosexualité ».

Localisation du Burkina Faso en Afrique de l’Ouest. (Carte de Google)

À la mi-juin de cette année, selon notre décompte, 30 des 54 pays africains disposaient d’une loi réprimant l’homosexualité, tandis que 24 n’en avaient pas.

Par ailleurs, parallèlement, plusieurs pays africains ont dépénalisé l’homosexualité depuis 2012, notamment le Gabon, l’île Maurice, l’Angola, le Lesotho, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles, le Botswana et le Mozambique. Plus récemment, la Haute Cour de justice de Namibie a également invalidé la loi anti-sodomie de ce pays.

Cependant, les parlements du Ghana et de l’Ouganda, où les relations sexuelles entre homosexuels étaient déjà illégales, ont approuvé des lois plus strictes contre l’homosexualité en 2023 et 2024. Et le Tchad a commencé à pénaliser l’homosexualité en 2017.

D’autres pays francophones ont l’intention de durcir la pénalisation de l’homosexualité, à l’instar du Sénégal ou d’introduire des peines de prison contre les personnes LGBT+ dans leur code pénal, comme en République Démocratique du Congo.