Les autorités du Cameroun, du Kenya, de l’Égypte et de l’Ouganda adoptent des approches différentes, cependant toutes cherchent à censurer la visibilité de l’homosexualité et de la transidentité de la sphère cinématographique.

Ainsi, au Kenya, Netflix Africa a accepté de mettre fin à la diffusion en continu de films ayant trait aux thématiques LGBT+, comme l’exigeaient les autorités kenyanes.
Comme le rapporte le Washington Blade, il s’agit du dernier épilogue en date d’une guerre culturelle que le Kenya mène depuis maintenant plusieurs années. En effet 2021 déjà, le Conseil de l’audiovisuel kenyan avait censuré le film « I Am Samuel », pourtant tourné sur place, au motif qu’il montrait les difficultés auxquelles étaient confrontées un homosexuel kenyan. Aujourd’hui, ce film est toujours visible et disponible sur de nombreuses plateformes de streaming internationales, mais il est impossible de le visionner dans son pays d’origine.
En 2022, c’était l’Egypte qui s’était singularisée en adressant à Netflix et à Disney+ des demandes à ne pas diffuser de contenus relatifs aux personnes LGBT+, affirmant qu’ils violaient les « valeurs sociétales » du pays.
Or précisément, ce sont le Kenya et l’Égypte qui comptent le plus grand nombre d’abonnés à Netflix en Afrique.
En Ouganda, la nouvelle loi contre l’homosexualité prévoit une peine de 20 ans de prison pour toute personne reconnue coupable de promouvoir l’homosexualité. Le service de diffusion directe par satellite DStv, basé en Afrique du Sud, a déclaré qu’il avait cessé de fournir des vidéos abordant le thème de l’homosexualité en Ouganda, afin de pouvoir se conformer à la nouvelle loi.
Au Cameroun, le Conseil national de la communication a averti les radiodiffuseurs que leurs licences seraient révoquées s’ils proposaient des contenus qu’il considère comme faisant « l’apologie de l’homosexualité ».
Steeves Winner, notre correspondant au Cameroun nous rapporte ceci :
Dans un communiqué adressé aux médias le 12 juin, le Conseil National de la Communication a mis en garde contre « la prolifération de programmes faisant la promotion de pratiques homosexuelles ».

« Ces programmes, généralement diffusés par des éditeurs étrangers […] se retrouvent de plus en plus dans des dessins animés destinés aux enfants et aux mineurs ». Le président du Conseil, Joseph Chebongkeng Kalabubsu, a déclaré que « ces pratiques sont contraires aux bonnes mœurs, aux coutumes et à la législation camerounaise ».
L’agence a menacé de suspendre toute chaîne qui diffuserait « des programmes montrant des scènes d’homosexualité, préjudiciables au bon ordre social, a fortiori aux enfants et aux jeunes ».
Au Cameroun, les relations sexuelles consenties avec une personne du même sexe sont passibles d’une peine de six mois à cinq ans de prison.
Dans un communiqué, le Conseil a rappelé aux entreprises de médias que l’homosexualité est condamnée par le droit pénal camerounais et a déclaré que « la diffusion de scènes homosexuelles dans les médias constitue un manquement à l’éthique professionnelle ».
Les entreprises de médias étrangères ont reçu l’ordre de retirer immédiatement les programmes faisant « l’apologie de l’homosexualité », sous peine de perdre leur licence.