Une agression homophobe intrafamilliale mettant aux prises une mère qui taillade son fils met en ébullition la toile haïtienne tout en venant rappeler avec acuité la prégnance de l’homophobie sur l’île, alors que le nouveau code pénal entré en vigueur le 24 juin ne fait plus de l’homophobie une circonstance aggravante lors de la commission d’un crime.
Une agression terrible mais qui ne vire pas à la tragédie
Le 14 juillet dans la localité de Quartier-Morin en périphérie du Cap-Haïtien dans le Nord d’Haïti, Jeffrey Val, un jeune gay de 17 ans, a été pris à parti et poignardé par sa mère au domicile familial, après que le jeune homme a refusé de donner son téléphone portable, au cours d’une dispute portant sur son orientation sexuelle.
Dans l’empoignade, sa mère se saisit d’un couteau avant de l’entailler à la hanche. La blessure va causer une hémorragie et actuellement, la victime est toujours hospitalisée, selon le militant LGBT+ Johnny Clergé qui dément les rumeurs de décès. Quant à la mère, interpelée par la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) et placée en garde à vue, elle est en ce moment placée en détention.
Si parmi les militants LGBT+ en Haïti, l’effroi de ce fait de société a laissé place à la satisfaction de voir la mère de l’adolescent être écrouée; sur les réseaux sociaux, il en va autrement, notamment sur Facebook où les appels à soutenir l’assaillante se multiplient.
Ainsi, Johnny Clergé de l’organisation Arc-en-ciel d’Haïti accueille le dénouement de l’agression avec un immense soulagement : « Elle est en prison qu’elle y reste ». Par contre tous ses concitoyens ne sont pas du même avis, notamment les plus religieux.

