Ce vendredi 21 mars débute aux assises de Martinique, le premier procès pour coups et blessures ayant entraînés une infirmité permanente, avec circonstance aggravante homophobe. Les faits remontent à octobre 2020 à Ducos (centre de l’île).

Une victime qui n’est pas anodine

La victime, meurtrie et souffrant d’une cécité suite à la perte d’un œil, n’est autre que Brice Armien-Boudré, le co-président de KAP Caraïbe, la principale association LGBT+ de l’île. L’accusé, lui, est connu très défavorablement de la justice en raison d’un lourd casier judiciaire. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison et 150 000 euros d’amendes.

Un procès qui intervient dans un contexte peu gay-friendly

Ce dossier, où la circonstance aggravante de l’homophobie a été retenue lors de l’instruction, devrait mettre en exergue la réalité crue d’une homophobie qui semble persister en Martinique, comme l’illustre la récente affaire d’un adolescent efféminé passé à tabac à la sortie des cours le mois dernier, au lycée Bellevue.

En outre, il y a quelques mois, en octobre 2024, l’exposition photographique en plein air « Lanmou-nou » de l’artiste Adeline Rapon, mettant en avant des clichés de personnes LGBT+ antillaises qui s’aiment, avait été vandalisée par des tags homophobes; tandis que le déroulé de la programmation culturelle du mois des fiertés en juin avait été empêchée par l’action d’élus de la ville de Fort-de-France (chef-lieu).

Une île où des militants LGBT avaient perdu la vie

Enfin, en 2012, coup sur coup la Martinique avait perdu tragiquement et parfois dans des circonstances non élucidées deux militants LGBT, Alain Oncins et Willy Medhi Mélinard, qui intervenaient à visage découvert dans le débat public.

Le verdict du procès devrait être rendu le lundi 24 mars.