Alors que « 24 Left Eye », un chanteur américain de rap tentait de mettre fin à ses jours suite à un outing à la fin du mois de décembre 2024, un chanteur issu d’une bande rivale à Atlanta a rebondi avec succès sur ce drame en versant dans des paroles virales de murder music notoirement LGBTphobes.
Un geste dramatique
Dans la nuit du 31 décembre 2024 au 01 janvier 2025, le rappeur issu d’un gang de Géorgie (États-Unis), « 24 Left Eye » – de son vrai prénom Ahmad – essayait de mettre fin à ses jours du haut d’un pont qui enjambe une voie rapide à Atlanta, nécessitant la paralysie de la circulation autoroutière durant deux bonnes heures, avant de se raviser.
Ce geste désespéré faisait suite à son éviction et à son exclusion de son gang (5L Bloods), alors qu’une vidéo virale se répandait sur les réseaux sociaux, suite à un outing en ligne diffusé par un homme se présentant comme son ancien amant.
La musique comme arme de harcèlement
On aurait pu penser que ce geste dramatique aurait pu faire cesser le harcèlement et ramener l’univers du hip-hop de la grande métropole du Sud-Est des États-Unis à plus de raison, mais que nenni, puisque le rappeur « BabyDrill BIG4L » – membre du gang des 4L – a décidé de relancer les hostilités avec une chanson homophobe qui invite « 24 Left Eye » à se suicider, en des termes menaçants, dont une traduction est disponible ici.
Pour l’instant, le single intitulé « Scared of the P*ssy », commercialisé sur Shazam et Spotify a déjà été visionné par plus de 2 millions de personnes sur la chaîne YouTube de BabyDrill en l’espace de quelques semaines, sans compter les centaines de milliers de reprises que l’on recense partout ailleurs sur le web, avec des adolescents africains-américains qui dansent sur le flow de cette chanson qui s’apparente à de la murder music.
Un contexte politique et social défavorable
Pour Ursula (pseudonyme), une femme noire transgenre qui vit à New-York, au delà des plateformes de streaming, la responsabilité incombe à « l’hypocrisie qui règne dans l’univers de la musique », concernant la sexualité. Et d’ailleurs « l’avènement du gouvernement Trump, mais aussi l’affaire P. Diddy » – du nom d’un artiste de hip-hop américain impliquer dans plusieurs scandales de violences à caractère sexuelle – ne manqueront pas de nourrir des logiques d’amalgames et de gay-bashing, ajoute-t-elle.
