Afrique subsaharienne

Cameroun: 2 autres détenus obtiennent une libération provisoire

Le coup de filet contre un réseau présumé d’homosexuels le 30 septembre dernier à Douala au Cameroun aboutit à la remise en liberté définitive ou provisoire de la plupart des suspects. Une seule personne reste incarcéré, par rapport à des allégations de viols, tandis que la prochaine audience se tiendra le 22 janvier prochain.

Prison de New Bell à Douala, au Cameroun.

Par Jean Jacques Dissoke

Le tribunal de Douala au Cameroun a maintenant libéré l’ensemble des 12 des 13 détenus arrêtés pour homosexualité, après une perquisition de police le 30 septembre dernier dans les bureaux d’Alternatives Cameroun. Pour rappel, Alternatives Cameroun est une organisation qui lutte contre le VIH et qui défend les droits des personnes LGBTI, dans un pays où l’homosexualité peut être punie de 5 ans de prison. Dans cette affaire, précédemment, la justice avait déjà rendu la liberté à 9 suspects.

Lors d’une audience le 18 décembre, les juges ont ordonné la libération provisoire de deux des trois derniers prisonniers restants – Oumarou Ousmanou et Fotie Zidane – des médiateurs sociaux de l’association. Un progrès quand on sait qu’une demande de libération provisoire dans l’attente de leur procès avait été refusée initialement en novembre. Aussi, les familles des jeunes ont payé 200 000 francs CFA (environ 318 dollars) pour pouvoir s’acquitter de la caution pour leur libération.

Enfin, le dernier prisonnier de la prison de New Bell, Denis Watonwa, le conseiller psychologique d’Alternatives Cameroun est lui toujours accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec un garçon mineur, dans l’enceinte des bureaux d’Alternatives Cameroun. La victime présumée dont le nom n’a pas été révélé a accusé ce dernier de l’avoir incitée à avoir un rapport sexuel non consenti avec lui. Quant aux autres accusés restants de ce dossier, à savoir Zidane, Oumarou ou Hermine Ngo Ndaptie, la victime a déclaré par l’intermédiaire de ses avocats ne pas les connaître.

En outre, Hermine Ngo Ndaptie avait déjà pu bénéficier d’une libération provisoire en octobre en raison de problèmes de santé incompatibles avec un maintien en détention.

Si la prochaine audience est prévue pour le 22 janvier, d’aucuns relèvent le soutien local et international dont a pu bénéficier jusqu’alors la défense dans cette affaire : paiement d’honoraires d’avocat, aide psychologique, envois de colis de nourriture, demande de sécurité pour éviter les violences des autres codétenus.

L’auteur de cet article, Jean Jacques Dissoke, est un militant et journaliste camerounais. Contactez-le à info@76crimes.com.

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